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INFOGRAPHIE. Comment le prix du café s’est envolé sur le marché des matières premières

Les prix de l’Arabica et du Robusta ont atteint des niveaux jamais vus depuis plusieurs décennies. Les facteurs à l’origine de cette flambée sont multiples, mais elle reflète notamment la vulnérabilité des pays producteurs au changement climatique.

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Au Brésil, une longue période sèche et chaude suscite des inquiétudes pour la récolte de café 2025-2026. (MAURO PIMENTEL/AFP)

Votre café du matin deviendra-t-il un luxe ? Les prix atteignent des niveaux records sur le marché des matières premières, alors que les principaux pays producteurs sont frappés par les effets du changement climatique. Lundi 25 novembre, l’Arabica, variété de café la plus consommée, s’est vendu jusqu’à 6,84 dollars (6,54 euros) le kilo à la Bourse de New York. C’est presque deux fois plus qu’un an plus tôt (3,58 euros le kilo), et un record depuis 1997.

Le même phénomène affecte le café Robusta. Cette deuxième variété, utilisée notamment pour les cafés instantanés, se vend à 5,1 dollars le kilogramme (4,86 euros) à la Bourse de Londres, contre 3 dollars (2,86 euros) en janvier.

L’analyse comparative de l’évolution des prix du café depuis janvier 2019 montre que l’Arabica et le Robusta atteignent des niveaux bien supérieurs aux sommets observés en 2021 et 2022, qui avaient déjà provoqué de fortes hausses pour les consommateurs.

« On n’a jamais vu une telle envolée des prix »déclarait en juillet Giuseppe Lavazza, président du groupe Lavazza, cité par le quotidien britannique Le Gardien. Début mai, l’Organisation internationale du café (OIC) estimait que le prix du Robusta avait atteint son plus haut niveau depuis 1979, selon un rapport cité par l’agence Bloomberg. Le prix au kilo venait de franchir la barre des 4 dollars (3,8 euros), soit un dollar de moins que son prix actuel.

Cette situation sans précédent s’explique entre autres par les conséquences du changement climatique qui déstabilisent le secteur producteur de café. Le Vietnam, aujourd’hui deuxième producteur mondial, a connu une longue sécheresse qui a affecté les récoltes, entraînant une chute de ses exportations de 50 % au cours de l’été, rapporte Les Échos. Au Brésil, premier producteur mondial, d’importantes inquiétudes pèsent sur la récolte 2025-2026 après une longue période sèche et chaude, selon un analyste interrogé par l’AFP.

À ces mauvaises perspectives s’ajoutent des facteurs géopolitiques comme les perturbations du transport maritime en mer Rouge, la potentielle augmentation des droits de douane américains sous Donald Trump et le futur règlement de l’Union européenne sur la déforestation. Dans ce contexte, les producteurs ne vendent donc que le strict nécessaire, ce qui limite l’offre.

Face à la flambée des prix, les poids lourds de la vente du café se réorganisent. En octobre, le groupe américain Mondelez s’est définitivement retiré du secteur du café en cédant ses parts dans la société néerlandaise JDE Peet’s (L’Or, Maison du café), comme l’a rapporté Les Échos. Pour répondre aux difficultés du secteur, la création d’un fonds mondial a également été mise en place en octobre par les pays du G7, à l’initiative de l’Italie. Ce projet de l’OCI sera d’abord testé en Afrique, avant d’être potentiellement dupliqué en Amérique centrale et en Asie.

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