Ces deux gérants d’un grand magasin d’Agatha auraient reconnu lors de leur garde à vue à la préfecture de police de Montpellier avoir réglé le solde de la construction de la véranda du domicile de la voyante Sophia Martinez, dont Eiffage-Routes avait financé la construction. essentiel. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
Trois semaines après l’incarcération pour corruption du maire d’Agde Gilles d’Ettore et de sa voyante Sophia Martinez, les policiers de la brigade de délinquance financière de Montpellier poursuivent leurs investigations, qui viennent de déboucher ce vendredi 12 avril sur la mise en examen par la police de Béziers. juge d’instruction de deux dirigeants économiques agathois, a appris Midi libre provenant de sources cohérentes.
48 heures de garde à vue et de perquisition
Ces deux hommes, un père et son fils propriétaires d’un grand magasin à Agde, ont été mis en examen aujourd’hui pour corruption, abus de biens sociaux et faux, et ont été placés sous contrôle judiciaire, après avoir passé 48 heures en garde à vue. vue, au cours de laquelle les locaux de leur entreprise ont été perquisitionnés, mercredi 10 avril.
Ils sont soupçonnés d’avoir participé à la demande de paiement de Gilles d’Ettore pour des travaux de construction d’une véranda, en 2022, dans la villa de Sophia Martinez, 44 ans, la voyante qui est l’une des figures clés de cette rocambolesque enquête. La majeure partie de cet aménagement, destiné à permettre à ce média ventriloque de recevoir ses clients, et construit par un entrepreneur audois, a été payé 45 000 € par la société Eiffage-Route, au travers d’un jeu d’écriture.
Douze jours de prison pour le directeur d’Eiffage-Routes
Cela a donné lieu à une mise en examen pour corruption du directeur régional de l’entreprise de travaux publics et d’un de ses subordonnés, ainsi qu’à douze jours de prison ferme pour le directeur, qui a été libéré jeudi 11 avril par la cour d’appel de Montpellier, sous réserve de paiement. d’une caution de 50 000 €.
« Il restait une somme d’environ 7 500 € qui avait été versée par une SCI pour cet aménagement » expliquer à Midi libre une source bien informée. Les deux hommes auraient reconnu avoir pris en charge cette dépense, à la demande du maire, qui leur présentait dans un premier temps cette dépense comme une œuvre caritative, pour venir en aide à « une mère de famille nombreuse qui aide les gens ». .
Une contrepartie au soutien du maire à un dossier ?
Ils auraient en revanche contesté les soupçons des enquêteurs, qui s’interrogeaient sur une éventuelle compensation qu’aurait constitué cette dépense pour le soutien que Gilles d’Ettore avait apporté à leur demande d’extension de surface de vente. Initialement accepté par la commission départementale de développement commercial, ce projet pour lequel la mairie avait délivré un permis de construire en 2022 avait fait l’objet d’un recours : le maire d’Agde était allé plaider sa cause devant la commission nationale (CNAC), qui a finalement mettre un terme au projet le 19 janvier 2023.
« Tous deux nient farouchement avoir participé à un quelconque système de corruption, avoir fait la moindre sollicitation auprès du maire ou avoir demandé une indemnisation » précise leur avocat, Me Alain Armandet. « Ce sont des acteurs économiques majeurs qui sont en contact avec les élus locaux pour des actions de mécénat ou de don, et qui se retrouvent aujourd’hui impliqués dans quelque chose qui les dépasse complètement. »
De même, ils ont réfuté un autre soupçon : celui d’avoir fourni à manger ou à boire lors du mariage de Sophia Martinez, à l’été 2023, alors qu’elle aurait reconnu ne pas avoir payé elle-même les prestataires. La cérémonie a cependant réuni 200 invités, pour un budget estimé à 80 000 € : policiers et magistrats cherchent donc à savoir qui a pu couvrir ces dépenses, et pourquoi. L’enquête sur ces seuls points est loin d’être terminée.