INFO LA DEPECHE. Toulouse : l’ancien président d’une association de quartier soupçonné d’avoir détourné plusieurs milliers d’euros

Les nouveaux dirigeants de « la Confédération syndicale des familles du Grand Mirail », une association qui vient en aide aux habitants les plus démunis, ont porté plainte contre l’ancien président. Elle est soupçonnée d’avoir détourné plusieurs milliers d’euros. Cette dernière se défend et se dit victime d’un « lynchage ».
Fatiha Adjelout, ancienne colistière de Nadia Pellefigue puis d’Antoine Maurice lors des élections municipales à Toulouse, fait l’objet d’une plainte déposée par l’association Syndicat Confédération des familles du Grand Mirail (CSF Mirail), qu’elle a présidé jusqu’en février. Cette militante socialiste est soupçonnée d’avoir détourné de l’argent à son profit. Il lui est également reproché d’avoir accordé un prêt bancaire de 2 000 € à une autre association. Une somme jamais remboursée jusqu’alors.
L’entreprise a démarré en février 2022. A cette époque, plusieurs membres de la Confédération Syndicale des Familles du Grand Mirail, une association à but non lucratif chargée de revitaliser ces quartiers défavorisés en proposant des cours du soir, du soutien scolaire ou des animations pour les enfants, dénoncent le comportement des Le président. Certains la décrivent comme une femme hautaine, « trop exigeante, voire despotique ». Suite à ces signalements et se sentant victime d’une « cabale », Fatiha Adjelout a profité de l’assemblée générale du 12 février pour démissionner.
6 000 € dans la nature, un prêt de 2 000 € non remboursé
Quelques mois plus tard, en fouillant dans les comptes du CSF Mirail, financé notamment par la mairie et le conseil départemental de la Haute-Garonne, le directeur aurait repéré plusieurs irrégularités. Suite à son départ, la mère de famille, par exemple, n’aurait pas rendu le matériel qui lui avait été fourni. Tablettes, ordinateur, téléphone portable, entre autres.
Les nouveaux dirigeants de l’association assurent également qu’elle aurait dépensé plus de 6 000 € en 2021, sans l’accord du conseil d’administration. Et pour justifier cette somme, l’homme politique aurait expliqué qu’elle l’utilisait pour ses frais de déplacement et de restauration.
Durant son mandat, Fatiha Adjelout a également contracté un prêt pour une association sportive située dans le quartier des Izards à Toulouse. 2 000€ qui, à ce jour, sont encore dans la nature. « C’est un quartier où la violence est fréquente, on a dû aider un club de foot à organiser un tournoi. Rien de plus. Cette somme n’a pas encore été remboursée mais elle viendra », promet l’activiste.
« Avant mon arrivée les comptes étaient négatifs, on a tout rattrapé »
Après avoir découvert que le CSF Mirail avait porté plainte auprès du parquet, Fatiha Adjelout dénonce une cabale. « C’est une association vorace, qui prend des aides mais qui ne fait pas grand-chose. Quand je suis arrivé, les comptes étaient endettés. Il manquait 60 000 € ! En quatre ans, on a réussi à rattraper en laissant 20 000 € en liquide, » se souvient-elle.
Selon elle, le CSF Mirail est une organisation rétrograde « où les femmes n’ont pas la même place que dans la société française ». L’ancienne présidente serait, selon son récit, victime de manipulation. « Je suis musulmane mais je fume et bois comme une femme libre. Et ça ne se plaît pas ici. J’ai rendu le matériel en partant. Et concernant les dépenses de 6 000 €, elles étaient liées à nos missions à aider les écoliers et les femmes battues. J’ai la preuve », prévient-elle.
Risque de rayonnement
Fioramento Rametta, président du CSF de Haute-Garonne, rappelle que l’association Mirail fonctionne de manière trop opaque. « Historiquement, encore aujourd’hui, les responsables ne se présentent jamais aux réunions. On ne sait rien de son fonctionnement. J’ai demandé des vérifications, le CSF Mirail risque d’être radié », prévient cet homme.
A ce jour, l’information judiciaire vient à peine de démarrer mais Fatiha Adjelout envisage de porter plainte pour diffamation.