Michaël Fraysse, le « Madoff de Toulouse », vient d’être extradé de Colombie vers la France. Il est soupçonné d’avoir détourné 33 millions d’euros via une pyramide de Ponzi. La police judiciaire de Toulouse mène l’enquête.
Mais où sont passés les 33 millions d’euros détournés ? La question devrait être rapidement posée à Michaël Fraysse. Le Toulousain, soupçonné d’avoir escroqué près de 400 personnes grâce à une pyramide de Ponzi, est de retour en France. Il avait été extradé de Colombie début août.
Le 6 décembre 2022, après avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt international et d’une « note rouge » d’Interpol, le Haut-Garonnais de 46 ans avait été arrêté près de Bogota avant d’être placé en détention par les autorités sud-américaines. Depuis cette date, ce père de trois filles est incarcéré dans l’une des pires prisons du monde, entouré de 9 000 détenus. Il a demandé à être transféré en France par l’intermédiaire de son avocat, Alexandre Parra-Bruguière. « C’est un dossier extrêmement volumineux. Notre client sera prochainement entendu par le juge d’instruction de la JIRS de Bordeaux. Nous ne communiquerons pas sur ce sujet », assure l’avocat de la défense.
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Les victimes veulent des réponses
Michaël Fraysse est actuellement incarcéré à Mont-de-Marsan, dans les Landes. Pour les victimes, ce retour en France est porteur d’espoir : elles attendent des réponses claires et la possibilité de récupérer une partie de leur argent perdu. « Nous attendons toujours d’être remboursés. Je lui ai donné 40 000 euros. Aujourd’hui, cet argent me manque cruellement au quotidien », confie Océane (1), l’une des nombreuses personnes spoliées.
Depuis décembre 2015 et jusqu’en 2021, Michaël Fraysse aurait contacté des centaines de « clients » via sa société CN2I. Il promettait des rendements intéressants, allant de 6 à 12 %. « On pouvait investir dans des panneaux solaires, des logements à l’étranger ou des résidences seniors. Au bout de quelques années, on récupérait son investissement initial plus les intérêts. C’était très prometteur », résume Océane. Trop tentant peut-être…
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Les premiers mois, beaucoup se laissent convaincre par les promesses alléchantes de ce quadragénaire, le prenant pour un investisseur fiable. « Son entreprise semblait structurée. Il avait des commerciaux, des plans, des documents… Tout pour nous rassurer », poursuit la victime. Malheureusement, les fonds n’ont jamais été investis dans les projets annoncés. Le « Madoff toulousain » aurait tout simplement créé une pyramide de Ponzi. Les sommes investies par les derniers arrivés ont permis de financer les premiers clients. Au total, 33 millions d’euros ont disparu.
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Est-ce qu’il a des complices ?
La police judiciaire de Toulouse, en charge des investigations, est toujours à la recherche de ces flux financiers. Comme le démontre l’étude de ses dizaines de comptes bancaires ouverts à travers le monde, Michaël Fraysse aurait utilisé une partie du butin pour jouer dans des casinos. Il aurait également utilisé ces sommes colossales pour mener un train de vie luxueux et voyager à travers le monde. Selon la police, une grande partie de ces millions d’euros aurait ensuite été blanchie avec l’aide de complices. A ce jour, aucune autre personne n’a été mise en examen. Une information judiciaire pour « escroquerie en bande organisée, blanchiment d’argent, fraude fiscale et pratiques commerciales trompeuses » a toutefois été ouverte.