: Info franceinfo Les trois quarts des jeunes ont déjà abandonné un emploi ou une formation en raison de problèmes liés à la mobilité, selon le baromètre Apprentis d’Auteuil

Ces problèmes liés à la mobilité peuvent notamment renforcer l’exclusion professionnelle et sociale des adolescents ayant quitté prématurément l’école.

Plus de trois jeunes sur quatre (76%) ont déjà abandonné un emploi ou une formation en raison de difficultés de mobilité, indique jeudi 14 novembre le 5e baromètre Apprentis d’Auteuil* que révèle franceinfo. Le baromètre intitulé « La mobilité, une barrière à l’insertion sociale et professionnelle des 18-25 ans » précise que la majorité des jeunes concernés  » ont dû abandonner au moins une opportunité parce qu’ils ne disposaient pas de solution de transport accessible et compatible avec leurs horaires (61 %), parce qu’ils ne disposaient pas de moyen de transport personnel (56 %) ou encore en raison du coût du transport comme le prix de l’essence (54%) ou celui des transports en commun (43%) ».

Pour les adolescents éloignés du monde du travail, qui ont quitté l’école prématurément, qui n’ont pas d’emploi et qui ne suivent pas de formation, le problème est encore plus aigu : huit sur dix ont renoncé à une opportunité faute de solutions pour y parvenir, ce qui renforce leur exclusion professionnelle et sociale.

Enfin, deux jeunes sur trois (66%) ont déjà rencontré des difficultés au cours de leurs études (échec à l’examen, licenciement, etc.) ou de leur travail (rendez-vous clients non respectés, avertissement, licenciement, etc.) du fait de difficultés de mobilité ( indisponibilité des transports, retards ou absences répétés, etc.). Concernant le mode de transport, la voiture reste incontournable dans la vie quotidienne et l’insertion socioprofessionnelle des 18-25 ans. Ils sont 65% à considérer qu’un permis de conduire est indispensable pour travailler dans leur bassin de vie. Mais ce mode de déplacement implique des coûts « Il est important que les jeunes aient du mal à assumer ».

Par ailleurs, 71% des jeunes interrogés pensent que« il n’y a pas assez d’aides pour les aider à financer leur permis de conduire ». Ils sont également 73% à estimer « que la gratuité des transports publics augmenterait leurs possibilités d’accès à l’emploi ou à la formation ». A noter que sur la question des transports en commun, près de quatre jeunes sur dix n’ont jamais reçu d’explication sur le fonctionnement des transports en commun, et que 42% ne savent pas utiliser une application de calcul de trajet.

Pour répondre à ces problématiques, Apprentis d’Auteuil fait des propositions et propose des solutions. La fondation propose par exemple de renforcer l’aide aux jeunes les plus vulnérables, de renforcer l’éducation aux transports ou encore de développer les transports en commun. Parmi les solutions existantes, des auto-écoles sociales qui proposent un tarif et un enseignement adapté ou encore des véhicules électriques qui encouragent la mobilité douce.

*Méthodologie : Enquête OpinionWay pour les Apprentis d’Auteuil sur la mobilité des jeunes en lien avec l’insertion professionnelle et sociale réalisée du 22 juin au 7 juillet 2024 auprès d’un échantillon de 2 001 jeunes âgés de 18 à 25 ans.