Abandonné pour raisons d’économies sous le gouvernement Barnier, le projet est réaffirmé par le président, après une mobilisation des acteurs et des associations de victimes.
Publié
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron décide finalement de maintenir son grand projet de musée-mémorial du terrorisme sur le Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine), a appris mardi 7 janvier 2025 franceinfo d’une source proche du dossier. En cette journée de commémoration des attentats de janvier 2015, le chef de l’État a assuré à ceux qui portent le projet depuis quatre ans vouloir maintenir son « investissement » et soutenir le projet « tel qu’il a été conçu initialement ».
Après des années de travail, près de dix millions d’euros de dépenses pour ériger ce musée-mémorial à Suresnes sur le Mont-Valérien, tout s’est arrêté juste après la censure avant les fêtes en décembre 2024. Des conseillers de Michel Barnier annoncent alors aux président et directrice de la mission de préfiguration Henry Rousso et Elisabeth Pelsey que leur ambition – qui est pourtant celle du chef de l’État – coûte trop cher, en plein déficit : 95 millions d’euros, sur plusieurs années et sur le budget de plusieurs ministères. Mais des sources de premier plan pensent qu’une autre raison se cache derrière ce coup de frein : la levée de boucliers d’institutions de mémoire de victimes de la Shoah et de la résistance.
L’année dernière, ces institutions étaient opposées à l’installation de ce site sur le Mont-Valérien, craignant que la mémoire du terrorisme fasse disparaître celle de la Seconde Guerre mondiale. La ministre de la Culture, Rachida Dati, n’a jamais été emballée par le projet, d’après ces mêmes sources. Elle est proche de Pierre-François Veil, fils de Simone Veil et président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, opposé donc à la construction du musée sur le Mont-Valérien. Dans l’entourage de la ministre, on rappelle à franceinfo qu’il y a eu « un consensus pour appeler à une réorientation du projet ».
Les travaux n’ont pas encore débuté. Mais, si le chef de l’État tient ses engagements, l’ouverture aura lieu en 2027 avec un musée qui exposera des milliers de pièces, de scellés judiciaires ou de dons des familles de victimes, comme des kippas d’enfants tués par Mohammed Merah à Toulouse, des tables, des chaises du bar « La belle équipe » avec des impacts de balle du 13 novembre. Ce renoncement aurait été difficile à assumer en ce jour de commémorations.