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INFO FRANCE BLEU – Décès de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille depuis 25 ans

La politique était toute sa vie. Il y a consacré les deux tiers de sa vie. Conseiller municipal, maire pendant quatre mandats, député, sénateur, ministre, président de la région PACA ou de la métropole marseillaise, Jean-Claude Gaudin, décédé ce lundi 20 mai à l’âge de 84 ans, était un accro au pouvoir : en plus plus d’un demi-siècle de vie politique, il a mené plus de 120 ans de mandats cumuléstous portefeuilles confondus.

Premier mandat politique en 1965

Le 8 octobre 1939, Jean-Claude Gaudin, fils unique d’un maçon et d’un ouvrier, naît à Mazargues (9e arrondissement de Marseille). Dès son adolescence, il ne rêvait que d’une chose : devenir sénateur. En 1965, le jeune professeur d’histoire-géographie est élu aux élections municipales sur la liste social-centriste menée par Gaston Defferre, son mentor. A 26 ans, Jean-Claude Gaudin est le le plus jeune conseiller municipal de Marseille. Neuf ans plus tard, il participe à la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing.

Député, président de région, sénateur

Candidat UDF dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône, Jean-Claude Gaudin devient adjoint en 1978. Il siègera au Palais Bourbon jusqu’en 1989.

L’année 1983 marque son premier échec comme maire de Marseille, face à son ancien mentor Gaston Defferre, également ministre de l’Intérieur. Mais en 1986, Jean-Claude Gaudin prend sa revanche en devenant président du conseil régional PACAà la tête duquel il sera réélu jusqu’en 1998.

En 1988, il est élu pour un quatrième mandat comme député dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône, mais subit un nouvel échec aux élections municipales à Marseille l’année suivante face au professeur Robert Vigouroux. L’année 1989 voit se réaliser le rêve d’adolescent de Jean-Claude Gaudin : il devient enfin sénateur des Bouches-du-Rhône.

Vingt-cinq ans à la mairie de Marseille

En juin 1995, Jean-Claude Gaudin prend enfin place au fauteuil du maire qu’il convoite depuis douze ans. En novembre, il devient ministre de l’aménagement du territoire, de la ville et de l’intégration dans le gouvernement Juppé II. La même année, le cumulard est élu président de la nouvelle communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole.

L’année 2008 marque le début de sa troisièmes mandats de maire de Marseille et de sénateur Bouches-du-Rhône. En 2014, il a commencé son quatrième mandat de maire de Marseille et a été réélu au Sénat. En 2015, il a déménagé à la tête de la Métropole Aix-Marseille-Provence.

Retrait progressif de la vie politique

Dès juin 2017, il a annoncé qu’il ne serait pas pas candidat aux élections municipales de 2020 et fournit un soutien, d’abord à Bruno Gilles Alors à Martine Vassal. En septembre de la même année, Jean-Claude Gaudin démissionne de son poste de sénateur en raison de l’interdiction des mandats multiples.

Un an plus tard, en septembre 2018, invoquant son âge avancé, il quitte la présidence de la Métropole à qui succède sa dauphine, Martine Vassal, également présidente du département des Bouches-du-Rhône.

En novembre 2018, l’effondrement de plusieurs immeubles de la rue d’Aubagnequi provoque la mort de huit personnes, pèse sur la fin du quatrième mandat de Jean-Claude Gaudin. L’ancien maire concentre toutes les critiques sur son inaction. La question reviendra hanter sa 198e et dernier conseil municipal le 27 janvier 2020.

En juin 2020, la coalition de gauche, écologiste et citoyenne Le Printemps marseillais investit la mairie de droit. Le 4 juillet, en pleine crise sanitaire, le « vieux lion » arrivera par une porte dérobée dans la galerie de la salle du conseil municipal pour passer l’écharpe du maire autour du cou de Michèle Rubirola, qui lui succède.

Neuf mois après avoir quitté son fauteuil de maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin publie ses mémoires, Maintenant je vais tout te dire, dans lequel il raconte les moments clés de son histoire politique. Après une tournée médiatique pour « vendre » son autobiographieil jure que nous n’aurons plus jamais de ses nouvelles.

La justice se souviendra néanmoins de ses bons souvenirs : en novembre 2021, il est entendu pour la première fois par les juges dans le cadre de l’audienceenquête sur le drame de la rue d’Aubagne. Quatre mois plus tard, en mars 2022, il comparaît dans l’affaire des heures supplémentaires fictives à la mairie de Marseille et est condamné à six mois de prison et une amende de 10 000 euros.

Cammile Bussière

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