INFO EUROPE 1 – Record de défaillances d’entreprises en juillet en France, 32 000 emplois menacés

Le Rendez-vous des entrepreneurs français, le REF, se poursuit ce mardi à l’hippodrome de Longchamp sur fond d’incertitude politique. Les patrons ne cachent pas leurs inquiétudes malgré l’euphorie des Jeux olympiques qui devraient relancer temporairement la croissance. Les dernières données recueillies sur les entreprises n’incitent pas forcément à l’optimisme. Selon les informations d’Europe 1, les défaillances d’entreprises ont atteint un niveau record au début de l’été, soit le pire mois de juillet enregistré depuis le début des années 2000.

Au cours du premier semestre de l’année, près de 30 000 employeurs ont perdu leur emploi

6.000 entreprises sont placées en procédure judiciaire, dont beaucoup vont inévitablement fermer leurs portes, et 32.000 emplois sont menacés, soit l’équivalent des effectifs en France de Sodexo, deuxième groupe mondial de restauration collective.

La majorité des faillites concerne des très petites entreprises, les TPE, qui emploient moins de cinq salariés. Mais de grandes structures ont aussi fait faillite, explique Thierry Millon, directeur d’études du cabinet Altares. « La plus grosse faillite est une association d’aide aux personnes qui s’appelle Amapar, avec plus de 4 000 salariés, c’est énorme. L’entreprise Gautier, avec 700 salariés dans le secteur de l’ameublement, a aussi été placée en redressement judiciaire. Il y a aussi le coiffeur Pascal Coste, avec près de 700 salariés », déplore-t-il.

Ces pertes d’emplois ont aussi touché les patrons. Plus de 5 000 d’entre eux ont vu leur entreprise s’effondrer le mois dernier et leur âge fragilise souvent leurs chances de rebondir. « 46 ans en moyenne, souvent avec des familles. Un tiers d’entre eux ont plus de 55 ans. Là, on a encore moins de chances de rebondir car même dans l’emploi, ça va être compliqué », explique Thierry Millon. Au total, au premier semestre, près de 30 000 patrons ont perdu leur entreprise, un chiffre en hausse de 20 % sur un an, ce qui représente encore quelque 180 entrepreneurs à la rue chaque jour.