Influenceurs. Pour la première fois, des stars d’Instagram ciblées pour fraude

Ils sont 88 à avoir porté plainte pour « escroquerie », « abus de confiance » et « association de malfaiteurs » auprès du parquet de Paris. Ces plaintes « contre X » visent en premier lieu les pratiques du couple d’influenceurs Marc et Nadé Blata « et le réseau qui leur permet de ne pas agir seuls », a expliqué l’avocat du groupe d’aide aux victimes d’influenceurs, lors de la presse. conférence. Ce réseau est Instagram. Après avoir été interpellée sur Twitter, Meta France, la maison mère du réseau social, a supprimé le 26 janvier le compte de l’influenceur français. Soso Bela*, membre du collectif, revient sur l’affaire.
Comment est né ce groupe de défense ?
Il a été créé fin mai autour de #Blatarnarque. Le mouvement a pris de l’ampleur, grâce notamment au rappeur Booba, qui a mis en avant ce hashtag, dénonçant sur les réseaux sociaux les risques d’arnaques autour des produits promus par les influenceurs de Dubaï. Deux recours ont été déposés en début de semaine dernière, l’un contre le couple d’influenceurs Blata, pour tromperie sur les produits financiers et l’autre contre la plateforme NFT – « non fongible token », désignant une propriété numérique unique – Animoon, qui promettait d’importantes gains après investissement. Le dépôt de plainte concerne 88 plaignants, mais les victimes continuent de se manifester. Le nombre d’investisseurs lésés est estimé à près de 5 000. Le préjudice total serait d’environ 6 millions d’euros.
Ce n’est pas la première fois que les pratiques trompeuses des influenceurs sont pointées du doigt…
Récemment, les pratiques de dropshipping (vente sur internet dans laquelle le vendeur est seul responsable de la commercialisation et de la vente du produit, ndlr) ont été pointées du doigt par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
Mais les influenceurs s’adaptent, comme des caméléons. Des dérives sur les cagnottes humanitaires ou encore des publicités pour la chirurgie esthétique, réalisées par des personnes non autorisées ont vu le jour. Par exemple, Dylan Thiry, ancien candidat de télé-réalité reconverti dans l’humanitaire, a fait la promotion nauséabonde de gélules qui soignent le cancer et tient un discours complotiste contre les hôpitaux français. Il est suivi par plus d’un million de personnes ! Vous devez fermer votre compte. Des vies humaines sont en jeu. Il faut punir ces gens très durement, et les punir dans le portefeuille.
Comment résoudre ce problème ?
Le problème se situe au niveau des plateformes de réseaux sociaux pour agir. Snapchat supprime les comptes de ceux qui font de la publicité illégalement. Jusqu’à présent sur Instagram il n’y avait pas de modération, le réseau vient d’envoyer un message fort en supprimant le compte de Blata.
Certains influenceurs travaillent honnêtement, il faut donc les rendre plus visibles. Il y a vraiment tout un ensemble à revoir pour tenter de cadrer cet univers d’influence. Il faut essayer d’appliquer les lois, même si on sait qu’il y a un problème de ressources humaines du côté de la DGCCRF. De notre côté, nous poursuivrons nos actions de prévention et envisageons de fonder une fédération à court terme pour regrouper tous les acteurs et lanceurs d’alerte.
* La personne préfère rester anonyme
Grb2