Indre-et-Loire : ils rénovent une station-service abandonnée depuis 1982
Empêcher cette station-service de tomber dans l’oubli, c’est l’objectif de l’association Nostal’10, présidée par Laurent Carré, professeur d’histoire-géographie à Descartes et passionné d’automobile. Depuis maintenant trois ans, Laurent et les autres bénévoles rénovent la station-service OZO Bellevue, située le long de l’ancienne N10, à proximité de Sainte-Maure-de-Touraine.
Aide de 18 000 euros du Département
« Je passais devant lui tous les jours et Je me suis dit qu’un jour ça allait être détruit», explique-t-il. Il décide alors d’interroger le maire de Sainte-Maure-de-Touraine, en 2011. L’ancienne station-service est alors inscrite au Plan Local d’Urbanisme (PLU) comme bâtiment à préserver.
En 2016, il a été labellisé « patrimoine du XXe siècle » par le ministère de la Culture. L’association a reçu aide de 18 000 euros du Département pour cette rénovation.
75 % de clients en moins du jour au lendemain
Avant la construction et l’ouverture de l’autoroute A10 en 1977, tout le trafic entre Paris – Bordeaux et l’Espagne empruntait la N10. « Dès l’ouverture de l’autoroute, les restaurants, hôtels, stations-service qui bordent la N10 a perdu 75% de ses clients du jour au lendemain !« , insiste Laurent Carré.
C’est alors le début de la fin pour la station-service de style architectural américain. « C’était un peu la station service de la route 66 en Touraine« , ironise le professeur d’histoire-géographie.
Des stars et un ancien monument du trafic de drogue
De 1956 à 1982, la station-service connaît des périodes de grande activité, et voit passer quelques stars. « Claude François s’est arrêté pour s’approvisionner ici. Il a fait le plein, payé et est parti, sans dire un seul bonjour ni merci« , précise Laurent Carré.
Un autre chanteur y est passé, et a laissé un meilleur souvenir. Marie-Paule Belle a évité la panne d’essence grâce à cette station, et aurait laissé un bon pourboire ! Dans les années 1970, la poubelle derrière la gare servait même de repère pour le trafic de drogue.
En décembre, les bénévoles ont terminé l’installation des vitrages et de la porte de la gare. Mais il reste encore beaucoup de travail, dont le plus visuel : la peinture. « Nous allons le peindre comme à l’époque, en blanc avec une bande rouge et marquer OZO sur le mât de 11 mètres de haut.», explique Éric Dechêne, bénévole et également professeur d’histoire-géographie.
Les bénévoles lancent un appel : si vous avez des images ou des témoignages sur ce lieu, vous pouvez les contacter au leur page Facebook. L’idée est de faire de cette station-service un lieu de mémoire en l’honneur de la N10. L’inauguration de ce lieu culturel est prévue pour les Journées du Patrimoine 2024.