Indices : ce que les marchés nous disent sur le programme de Trump
Le marché a toujours raison, disent-ils. Concernant l’élection présidentielle américaine, les investisseurs avaient clairement misé sur Donald Trump, via une série d’opérations rapidement identifiées comme des « Trump Trades ». Connu pour sa politique favorable aux entreprises et son patriotisme économique, Trump s’engage à promouvoir sans relâche les intérêts des États-Unis et de ses principales entreprises. Cette perspective, alignée sur sa vision « America First », a été rapidement intégrée par les marchés, témoignant de l’influence considérable des politiques présidentielles sur l’économie mondiale.
Élus dans la nuit du 5 au 6 novembre, les marchés n’ont pas attendu l’ouverture pour monter. Cette hausse générale du marché n’est pas liée au fait que le candidat élu soit Républicain (c’est moins important qu’il n’y paraît), mais plutôt parce que la situation est connue, et donc prévisible. Nous savons que l’incertitude est l’un des grands ennemis de l’investisseur. Notre trio d’indices S&P500, Dow-JonesEt Nasdaq100 ont enregistré une hausse au lendemain de l’élection de respectivement +2,53%, +3,57% et +2,74%. Il convient de noter que le Russell 2000souvent considérée comme un baromètre des valeurs domestiques américaines, a également profité de cette tendance en gagnant 5,84% après les élections, renforcée par la baisse des taux de la Fed de 25 points de base intervenue deux jours après les élections.
Or, l’élection de Trump a réellement eu un très gros impact sur certains secteurs, ce qui en dit long sur l’agenda politique du futur président américain. Premièrement, avec sa politique de déréglementation et de réduction de l’impôt sur les sociétés, l’administration Trump entend ouvrir la voie à une exploitation accrue du sol américain. Cette initiative vise à stimuler les énergies fossiles tandis que les énergies vertes, souvent dépendantes des subventions de l’État, sont reléguées au second plan (notamment l’éolien et le photovoltaïque). Ainsi, l’indice S&P Global Énergie propre perdu 6,08% après les élections où le S&P Exploration et production pétrolière et gazière Secteur sélectionné a gagné 5,30%.
Les perspectives de déréglementation des banques américaines ont suscité un optimisme croissant sur les marchés, qui rappelle la tendance à la hausse observée après les élections de 2016, lorsque les actions bancaires ont augmenté de 20 %. L’anticipation d’une réglementation plus clémente, potentiellement favorable aux fusions, est d’autant plus attendue que des changements de direction sont prévus dans les principales agences fédérales de régulation (SEC, FDIC, OCC, CFPB). Les répercussions sur les valeurs bancaires sont déjà perceptibles, avec des hausses post-électorales notables pour Groupe Citi (+8,42%), Goldman Sachs (+13,10%), Banque d’Amérique (+8,43%), JPMorgan Chase (+11,54%) et Morgan Stanley (+11,61%). Il n’en fallait pas moins pour que Indice S&P 500 des banques prendre 10,68%.
L’orientation isolationniste des États-Unis, qui s’est renforcée sous la présidence Trump, a des implications particulières pour le secteur de la défense. En effet, le président Trump envisage de réduire la distribution d’armes et de matériel militaire, notamment vers l’Ukraine et Israël. Dans le contexte de sa réélection, on peut encore s’attendre à une augmentation des budgets militaires, ce qui représenterait une augmentation des commandes gouvernementales. En outre, les tensions croissantes avec la Chine pourraient également conduire à une augmentation des investissements dans la cybersécurité et dans les technologies militaires avancées. LE S&P Aerospace & Defence Select Industry a augmenté de 3,84% au lendemain des élections. Notez les performances de Curtiss-Wright (+4,74%) position de notre portefeuille USA, et Heico (+3,31%) est récemment entré dans le portefeuille de Warren Buffet.
Enfin, le secteur de la santé se prépare à d’importantes réformes sous l’administration Trump, avec une probable refonte de Medicaid et un avenir incertain pour les subventions de l’Affordable Care Act (ACA), qui ne devraient pas être renouvelées. Ces changements pourraient avoir un impact négatif sur les entreprises liées à ces programmes gouvernementaux tels que Molina Santé (-2,16%) ou Centène (-3,46%). Dans le même temps, cette évolution vers la privatisation pourrait accroître le besoin de couverture privée. Cela pourrait profiter aux assureurs maladie comme Groupe UnitedHealth (+5,23%), Humain (+10,71%), ou Alignement des soins de santé (+6,55%). Trump envisage également de réformer les agences fédérales de santé comme le NIH, à la suite des critiques des républicains sur leur gestion de la pandémie. Cela pourrait s’avérer négatif pour Pfizer (-2,25%) et Moderne (-2,78%), qui sont déjà impliqués dans des litiges judiciaires.
A noter que les actions en matière de détention et d’expulsion, telles que Groupe GÉO Et NoyauCivicont fait un bond spectaculaire de respectivement 42% et 29% après les élections, suivi d’une seconde hausse de 13,63% et 25,60% le lendemain. Ces mouvements boursiers reflètent l’anticipation des investisseurs face à une politique très stricte en matière de détention et d’expulsion.
Enfin, comment ne pas mentionner Trump Médiasle réseau social du président, dont le cours a affiché une hausse de 5,94% après sa victoire pour être vite rattrapé par la réalité et perdre 22,96% le lendemain. Elon Musk, le nouveau lieutenant de Trump, peut se vanter de voir Tesla prendre 14,75% après les élections. Nos fervents fans de crypto seront également heureux de voir le Bitcoin bondissant de 8,86% après la victoire du candidat républicain, ce qui a fait des cryptomonnaies un sujet de moindre préoccupation réglementaire, laissant présager un environnement potentiellement plus favorable à leur développement et à leur intégration dans le système financier traditionnel.