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Nouvelles locales

Le pillage organisé du Congo par le Rwanda

Plus que 10 millions de mortsau moins 500 000 femmes violéesenfants martyrisés et torturés au nom de la transition énergétique, l’un des pires crimes contre l’humanité depuis 1945 a lieu en ce moment et depuis près de 30 ans en RD Congo.

Pourquoi une telle impunité et un tel silence médiatique ?

Entre avril et juillet 1994, l’est du Congo-Zaïre a été pris d’assaut par un afflux de réfugiés rwandais. Les dirigeants zaïrois et plusieurs organisations humanitaires internationales estiment qu’il s’agit d’une conséquence directe du génocide rwandais.

La réalité est bien différente.

Le politologue Charles Onana démontre ici que l’on assiste déjà, sans le savoir, à l’exécution du plan d’invasion du Congo-Zaïre visant à prendre le contrôle total des énormes ressources minières de l’est du Congo-Zaïre en exterminant le plus grand nombre de populations possible. .

L’auteur s’appuie sur les archives de la Maison Blanche et les documents du Pentagone mais aussi sur plusieurs rapports de l’ONU et de l’Union européenne.

Qui sont les auteurs de ces actes criminels et les bénéficiaires de ces pillages en bande organisée ? Que fait la communauté internationale face à cette situation insupportable qui dure maintenant depuis 28 ans ?

Charles ONANA est docteur en sciences politiques. Spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs et des conflits armés, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence.

VOICI LES FEUILLES DE BOONES DE CE LIVRE

» La médiatisation excessive des massacres et du génocide au Rwanda reste nécessaire pour le régime actuel de Kigali, qui ne souhaite pas voir son rôle discuté ou remis en question dans la guerre qu’il mène indéfiniment contre des millions de Congolais sur leur territoire depuis vingt-cinq ans. . huit ans.

Ainsi, traiter régulièrement du génocide au Rwanda entretient de facto le travail de beaucoup

chercheurs et dirigeants politiques ou associatifs des crimes de masse que commettent les troupes et milices tutsi du régime de Paul Kagame en RDC. Personne n’est clairement autorisé à parler librement de ces horreurs puisque le Rwanda de Kagame a été victime d’un génocide en 1994. Pourquoi chercher à réfléchir aux raisons ou aux causes de ce génocide si le gouvernement rwandais et ses lobbies réfléchissent déjà à la place des chercheurs. , politologues ou historiens et bien souvent d’ailleurs à la place de tous les Rwandais ? Pourquoi continuer à faire des recherches, ouvrir de nouvelles archives et diffuser de nouveaux témoignages si le gouvernement rwandais et ses partisans ont trouvé toutes les réponses et les ont déjà gravées dans le marbre ? Avons-nous encore au moins le droit de remettre en question les faits ? Apparemment non.

Dans un tel contexte, le questionnement devient suspect, pour ne pas dire dangereux. Par conséquent, tous ceux qui osent mener des recherches ou qui s’aventurent à vouloir éclairer l’opinion publique sur les massacres dans cette région, hors des lignes et du périmètre tracés par Paul Kagame, non seulement prennent des risques considérables mais s’exposent à la fureur de Kigali. et ses réseaux clandestins en Europe. En recourant constamment à l’intimidation, au dénigrement, voire aux poursuites judiciaires et à la censure des médias, Paul Kagame et ses lobbies tentent d’obliger tous ceux qui ont l’audace d’enquêter sur la tragédie rwandaise et le drame de la RDC à se mettre du « bon côté ». pour éviter les ennuis…

Comment une région où les morts et les viols se comptent par millions peut-elle se transformer en un vaste espace de silence, d’intimidation et de censure ?

Cette situation, assez courante là où sévit la mafia, s’est enracinée dans la région africaine des Grands Lacs depuis 1994. L’exemple de la RDC est de ce point de vue très intéressant car le peuple congolais est constamment soumis à des violences et des intimidations au point qu’une partie importante de la classe politique a renoncé à parler de ceux qui massacrent les Congolais.

C’est quoi exactement?

Depuis 1994, ce pays de 2,345 millions de kilomètres carrés, soit près de quatre fois la taille de la France, souffre d’une guerre chronique, de massacres de masse et d’atrocités continues. Au cœur de ces atrocités et souffrances indescriptibles, on retrouve constamment des troupes des pays voisins, principalement du Rwanda et de l’Ouganda. Alors que recherchent ces troupes en RDC et pourquoi se permettent-elles d’infliger une telle épreuve aux populations de ce pays ?

(….)

L’afflux de millions de réfugiés rwandais sur le territoire zaïrois n’est en aucun cas le résultat d’un malheureux accident ni des « dommages collatéraux » du génocide rwandais. Au contraire, il s’agissait d’une action militaire soigneusement préparée en vue d’envahir et d’occuper l’est du Zaïre pour en exploiter les minerais.

Il s’agit d’inciter les populations autochtones de l’Est du Zaïre à abandonner leurs terres aux populations étrangères afin de mieux organiser l’exploitation minière.

Un écran de fumée

La tragédie rwandaise a donc longtemps servi d’écran de fumée aux organisateurs du projet d’invasion du Congo-Zaïre et cette lecture doit aujourd’hui être totalement remise en question.

De plus, cette vision ne peut prospérer sous prétexte qu’elle concerne à proprement parler propagande du régime de Paul Kagame qui prétend que ce qui se passe au Congo concerne exclusivement les Congolais.

Le discours sur les « dommages collatéraux » du génocide rwandais était suffisamment puissant et répétitif au point que même les autorités zaïroises ont fini par y croire, voyant les réfugiés rwandais entrer en masse sur leur territoire. Ils pensaient que leur pays subissait les conséquences de la guerre au Rwanda même s’ils n’étaient pas dupes dans l’ensemble. Surtout, ils étaient loin d’imaginer que leur pays était devenu la cible principale de ce qui se passait au Rwanda. Ils n’ont pas explicitement vu que leur pays était, à partir de 1994, non seulement dans le collimateur du régime de Paul Kagame qui venait de prendre le pouvoir à Kigali, mais qu’il était aussi dans le viseur des milieux d’affaires anglo-saxons. Des Saxons qui voulaient dépecer le Congo et le vider de ses ressources naturelles et de ses populations.

Les réfugiés rwandais seront donc utilisés pour masquer ce projet. Un examen attentif de la stratégie militaire employée aujourd’hui par Paul Kagame et ses hommes permet d’expliquer facilement cette réalité, difficile à appréhender en 1994. La volonté de Paul Kagame de s’emparer de tout le pouvoir au Rwanda le plaçait naturellement dans une position idéale pour envahir le Rwanda. Zaïre. Il est important de souligner maintenant que les Zaïrois d’hier ou les Congolais d’aujourd’hui n’ont absolument rien à voir avec les massacres ou le génocide au Rwanda. C’est un point essentiel qu’il faut garder à l’esprit car c’est avant tout une affaire entre Tutsis et Hutus rwandais à l’intérieur. Lorsque les réfugiés hutus, voire tutsis, commencèrent à affluer au Congo-Zaïre en avril, mai et juin 1994, fuyant les violences du nouveau régime tutsi rwandais, rien n’indique précisément qu’il s’agisse d’une action d’invasion.

Cependant, le comportement des soldats de Paul Kagame et leur action sur le terrain fournissent des informations pertinentes sur les différentes phases de leurs objectifs concernant le Congo-Zaïre.

La première phase de l’invasion du Congo-Zaïre s’est donc déroulée au Rwanda même. Lorsque les soldats de Kagame attaquent principalement les populations rwandaises depuis le nord et l’est du pays, on voit qu’ils les poussent vers le centre du pays et principalement vers la capitale Kigali4. Par ce processus, les rebelles tutsis ont décidé de fermer à l’est la frontière entre le Rwanda et la Tanzanie, où le nombre de réfugiés est déjà estimé à 470 000 selon le chercheur belge Dirk De Schrijver5, afin que les populations se dirigent plutôt vers l’intérieur du Rwanda et progressivement vers l’ouest, jusqu’à la frontière zaïroise

Un rapport de l’association américaine Refugees International, financée par George Soros, envoyé au Haut-Commissaire des Nations Unies décrit le harcèlement et les violences que les rebelles de Paul Kagame infligent aux réfugiés rwandais. Ces données ne diffèrent pas de celles que découvrira l’envoyé spécial du quotidien français. Libérer à la frontière tanzanienne avec le Rwanda : « la réticence du FPR à conduire des journalistes et des organisations humanitaires dans certaines zones qu’il contrôle donne du crédit à l’idée que les guérilleros ont quelque chose à cacher et qu’ils ont fermé les frontières pour mieux régler leurs comptes ». , le HCR est également venu confirmer ces accusations par la voix d’un de ses responsables qui revenait d’une mission d’exploration le long de la frontière. Sous ses yeux, des réfugiés qui tentaient de traverser la rivière Akagera ont été abattus par des rebelles.

S’appuyant sur les témoignages de réfugiés, le HCR, dépassant la réserve affichée jusqu’à présent, fait état de « tirs délibérés » sur des réfugiés, des villageois rassemblés dans des écoles et déchiquetés à coups de machette, et des personnes jetées vivantes, pieds et poings liés, dans l’Akagera6. .

L’occupation de longue durée de l’ex-Zaïre

(…) Au vu des chiffres présentés ici, force est de constater que la question de l’exode massif des populations vers le Zaïre est indissociable de la conquête du pouvoir au Rwanda et d’une stratégie militaire visant l’occupation du Congo-Zaïre. L’argument qui consiste à dire que ce sont les membres du gouvernement rwandais en fuite qui ont encouragé la population à se réfugier au Zaïre est incohérent car il ignore complètement la pression militaire des troupes du FPR (Front Patriotique Rwandais) sur cette même population.

Il est incontestable que la méthode et les moyens utilisés par Paul Kagame et ses hommes visent, d’une part, le massacre de la majorité des populations civiles rwandaises tombées entre leurs mains et, d’autre part, l’expulsion des population hutue, majoritaire au Rwanda, en la forçant à prendre le chemin de l’exil au Congo-Zaïre. Nous sommes donc face à une invasion masquée où Kagame utilise des réfugiés hutu pour prendre pied au Zaïre. Il s’agit d’une attaque flagrante contre la souveraineté du Zaïre sans y déployer de troupes en premier lieu. Cette méthode consiste à agir sur le territoire zaïrois sans attirer l’attention des dirigeants zaïrois ni même celle des pays africains ou des observateurs étrangers. Autrement dit, l’arrivée massive de réfugiés rwandais au Zaïre ne peut à elle seule permettre de soupçonner Paul Kagame ou ses troupes de vouloir mener une action militaire au Zaïre. Cependant, ce sera effectivement le cas. Pour saisir cette réalité, ce n’est pas au Zaïre ou depuis le Zaïre qu’il faut observer les choses mais depuis le Rwanda. La pression militaire exercée à la fois contre l’armée gouvernementale (hutue) en effondrement mais aussi et surtout contre les civils indique justement que l’objectif des rebelles tutsis est de continuer à massacrer les populations en fuite.

C’est exactement ce qu’ont découvert deux chercheurs américains, les professeurs Allan Stam et Christian Davenport, en réalisant, à partir de données spatio-temporelles, des cartes de simulation mettant en relation la pression militaire du FPR/APR et les mouvements de la population civile10. Il y a néanmoins un aspect très important qui a échappé à ces chercheurs mais qui relève essentiellement de la géopolitique, c’est l’invasion du Zaïre par le canal des réfugiés issus de cette même pression militaire.

L’analyse des mouvements des troupes du FPR/APR révèle qu’outre la multiplication des massacres en 1994, l’invasion du Zaïre était aussi l’un de ses objectifs politiques.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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