Incroyable découverte d’œuvres d’art dans une maison du Lot où a vécu un artiste de renommée internationale
L’artiste américaine Frances Butler est décédée à l’âge de 84 ans. Si son nom ne vous dit rien, ses œuvres ont néanmoins été exposées dans les plus grands musées du monde, comme le MoMa de New York. Depuis une trentaine d’années, elle s’était isolée dans sa propriété située à Saint-Jean-Lagineste. Ses proches s’inquiètent pour l’avenir de sa maison recouverte de fresques en faïence.
Elle n’arrive toujours pas à y croire. « Cette histoire est incroyable ! » Je n’aurais jamais pensé qu’il y aurait dans cette maison ce type de fresques d’un artiste aussi renommé » explique Monique Martignac, maire de Saint-Jean-Lagineste.
« Croyez-moi, si j’avais su, j’aurais pris des dispositions. » « J’ai demandé au service culturel Cauvaldor de venir sur place pour réaliser une expertise » poursuit l’élu. « Je suis un peu en colère contre ses amis et ses proches de ne pas m’avoir informé plus tôt de qui était réellement Frances Butler. Les vêtements ne font pas le moine, mais je vous assure que la personne que j’ai connue était loin d’être l’image d’un artiste de sa stature. Elle ne parlait presque pas français et restait isolée dans sa propriété.
Ses amis en effet souhaitent sauvegarder ce patrimoine méconnu de tous. Ils expliquent que l’artiste n’a pas souhaité communiquer sur sa vie passée et leur a imposé une discrétion quant à l’aménagement de sa maison. Originaire des États-Unis, Charles Sherman est l’un des amis proches de l’artiste Frances Butler. Cet ancien journaliste de ‘L’International Herald Tribune s’inquiète depuis la mort de l’artiste. Il souhaite alerter les autorités sur l’existence et le devenir des biens de son ami.
Œuvres exposées dans les musées du monde entier
« Frances est une artiste de renommée internationale », explique Charles Sherman depuis sa résidence aux États-Unis. « Elle a enseigné à l’Université de Berkeley en Californie. Elle a été reconnue pour son travail sur le textile. À San Francisco, elle a cofondé la maison d’édition d’art Poltroon Press, toujours en activité. Son travail, dans le domaine de la mode d’avant-garde, a été exposé dans les plus grands musées du monde, notamment à New York au MoMa, à Londres ou encore à Tokyo.
L’Université de Berkeley a présenté six de ses œuvres dans une exposition intitulée « Hippie Modernism ». Même si elle ne se considérait pas comme une hippie, ses amis proches la décrivaient comme excentrique et solitaire. Depuis le décès de son mari dans un accident de voiture, elleElle vivait seule à Saint-Jean-Lagineste, dans une vieille maison quercynoise.
« Pendant des années, elle a recouvert une partie des murs de sa maison de mosaïques complexes et exotiques représentant la faune et la flore sauvages environnantes », explique Charles Sherman. « Son travail s’inspire de la mythologie grecque et des peintures de Pech Merle. »
Une maison d’artiste unique dans le Lot
Frances Butler n’a pas d’héritiers. Selon Charles Sherman, elle a fait don de sa propriété à un propriétaire agricole dont elle appréciait beaucoup le travail. Monique Martignac confirmé. « Frances Butler m’a donné une copie de son testament dans lequel elle a pris ses dispositions. C’est bien ce propriétaire foncier qui est nommé.
Charles Sherman espère que la structure assumera la responsabilité des mosaïques. « Avec d’autres amis et admirateurs, nous souhaitons informer le public de l’existence de ce patrimoine culturel afin de le protéger. Au fil des années, certaines fresques ont été endommagées. Il nous semble important que les pouvoirs publics puissent en avoir connaissance. son existence afin de préserver son œuvre et de la rendre accessible à tous ». Si la maison d’artiste n’a pas la taille de l’imposant Palais du Facteur Cheval situé dans la Drôme, elle présente de nombreux atouts pour devenir un lieu de visite insolite ou une résidence d’artistes.