incertitude entourant la réponse du gouvernement japonais
L’incertitude domine sur la réponse du Japon à l’offre de rachat lancée sur le géant japonais de la distribution Seven & i Holdings par le canadien Alimentation Couche-Tard (ACT). Elle alimente aussi les rumeurs. Le groupe japonais a démenti, jeudi 29 août, auprès du Monde plusieurs médias ont affirmé qu’il avait demandé la protection du gouvernement. « La décision appartient au ministère des Finances. Il faut voir avec eux »a expliqué un porte-parole de l’entreprise connue pour ses 21 592 magasins de proximité 7-Eleven ouverts 24 heures sur 24 dans l’archipel.
Dévoilé le 19 août, le projet ACT a donné lieu à une offre « confidentiel, non contraignant et préliminaire » de racheter la totalité des actions de Seven & i. L’entreprise canadienne pourrait investir 8 000 milliards de yens (49,7 milliards d’euros) dans l’opération, soit le double de la capitalisation boursière de Seven & i.
Cette acquisition, si elle réussit, donnerait naissance à un géant de la distribution, avec 85 800 magasins Seven & i dans 19 pays et 16 700 magasins ACT, y compris ceux sous l’enseigne Circle K, dans 31 pays.
« De nouvelles opportunités à l’étranger »
Le groupe, qui emploie 157 117 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 17 789,9 milliards de yens au cours de l’exercice clos le 31 mars, a réagi en créant un comité spécial chargé d’examiner une proposition visant à « L’objectif principal est d’acquérir le leadership sur le marché nord-américain avec des magasins de proximité de nouvelle génération, en adoptant le changement tectonique provoqué par la transformation numérique »analyse Masatoshi Kojima, de l’université Momoyama Gakuin, qui évoque également le développement des véhicules électriques et l’installation de bornes de recharge par les magasins de proximité.
L’idée serait également pour ACT de prendre pied en Asie. Ces objectifs pourraient conduire à une séparation des activités américaines de Seven & i de celles du Japon et de l’Asie.
Pour l’instant, le gouvernement japonais reste muet. « Les fusions et acquisitions internationales présentent des risques de fuite de technologie ou de perturbations de la chaîne d’approvisionnement, mais nous pensons en général qu’elles peuvent conduire à de nouvelles opportunités à l’étranger et à une meilleure gestion. »a déclaré, mardi 27 août, le ministre de l’Economie, Ken Saito. Prudent en matière d’investissements étrangers, le Japon cherche également à attirer les capitaux étrangers. Un rejet de l’offre d’ACT pourrait nuire à son attractivité. L’opération est suivie de près par les marchés japonais et étrangers.
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