Incendie mortel à Nice : le suspect de 21 ans interpellé dimanche près de Paris présentait des brûlures aux mollets
L’enquête avance. Un homme soupçonné d’être l’un des responsables de l’incendie d’un immeuble niçois qui a fait sept morts jeudi a été interpellé ce dimanche en région parisienne, a appris Le Parisien, confirmant une information de BFMTV. Il est actuellement en garde à vue.
Selon nos informations, cet individu a été interpellé – grâce à une opération menée par le SIPJ (service interdépartemental de la police judiciaire) 95 – de la BRI nationale, du SIPJ 93 et de la brigade du réseau ferroviaire (BRF) de la DSPAP (Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne) – est originaire d’Argenteuil (Val-d’Oise) et est âgé de 21 ans. Bien connu des services de police, il a été interpellé à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), où il avait trouvé refuge auprès de son entourage. Présentant des pansements sur les mollets liés à des brûlures, ce jeune homme avait des velléités de fuite à l’étranger, ce qui a précipité son interpellation.
Selon nos informations, ce terrible incendie aurait été commandité par des Niçois, en recourant à ce qu’on appelle des « jobbers », un phénomène courant dans le monde du trafic de drogue, c’est-à-dire en recourant à des personnes généralement recrutées via les réseaux sociaux pour cibler des trafiquants rivaux lors de règlements de comptes.
Une autre personne avait déjà été interpellée et placée en garde à vue ce vendredi. Confirmant une information de BFMTV, le procureur de Nice (Alpes-Maritimes), Damien Martinelli, a toutefois refusé de fournir des précisions, soulignant « la nécessité que le secret de l’enquête, gage d’efficacité, particulièrement à ce stade des investigations, soit respecté ». Selon BFMTV, la personne interpellée vendredi ne faisait pas partie des trois suspects filmés sur les lieux par des caméras de surveillance.
Trois incendies ont commencé
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie a ravagé un appartement au 7e et dernier étage d’un immeuble du quartier populaire de Moulins, provoquant la mort de sept personnes d’une même famille : des enfants de 5, 7 et 10 ans, un adolescent de 17 ans, deux femmes de 22 et 46 ans et un homme de 45 ans qui avait sauté par une fenêtre pour échapper aux flammes. Un homme de 23 ans qui avait également sauté a été hospitalisé en urgence. Seuls deux jeunes de 17 et 19 ans ont survécu, ainsi que tous les habitants des appartements voisins, évacués par les pompiers.
Les premières investigations ont révélé trois départs de feu aux 1er, 2e et 3e étages, tandis que les images de vidéosurveillance montrent « trois jeunes hommes au visage découvert, portant des tee-shirts et des shorts », entrant dans l’immeuble en défonçant la porte d’entrée, puis en ressortant et en prenant la fuite juste avant que l’incendie ne se déclare, selon un communiqué du parquet jeudi soir.
Ce jeudi, le procureur avait requis « une prudence particulière quant au mobile » de cet acte criminel mais avait également confirmé qu’il explorait la possibilité de « faits survenus dans le cadre d’un conflit autour du trafic de stupéfiants », mais « sans aucun lien avec les victimes et leurs familles ». Classé « police de la ville », le quartier des Moulins, à l’ouest de Nice, est gangréné par le trafic de stupéfiants et a connu de nombreux épisodes de violences liés à une lutte pour le contrôle de points de vente de drogue.
