Incendie meurtrier à Nice : un nouveau suspect de 17 ans interpellé à la frontière franco-espagnole
L’un des deux hommes toujours activement recherchés après l’incendie d’un immeuble qui a fait sept morts dans la nuit du 17 au 18 juillet dans un quartier populaire de Nice a été interpellé ce mardi matin à la frontière espagnole, côté français. Selon nos informations, le fugitif, un mineur, se trouvait à bord d’un bus qui venait d’Espagne. Blessé – il se serait coupé lors de l’incendie -, il avait fui en Catalogne après le drame et songeait depuis plusieurs jours à se rendre même s’il n’avait pas alerté la police de son retour en France. Contacté, le procureur de Nice Damien Martinelli a confirmé cette interpellation au Parisien.
Agé de 17 ans et originaire de Seine-Saint-Denis, il est le deuxième incendiaire présumé à être interpellé dans cette affaire où trois hommes ont déjà été mis en examen pour « destruction volontaire par incendie en bande organisée ayant entraîné la mort » et placés en détention. Ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Le premier incendiaire, âgé de 21 ans, a été interpellé à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et placé en garde à vue. Bien connu des services de police, il présentait des bandages aux mollets liés à des brûlures. Les deux autres suspects auraient accompagné les incendiaires sur les lieux, l’un faisant office de chauffeur.
« Un conflit sur fond de trafic de drogue »
Ils font tous partie d’un groupe de cinq personnes qui, ce soir-là, sont venues en aide à un véhicule Renault Clio pour mettre le feu à la cage d’escalier de cet immeuble. Un incendie criminel lié à « un conflit autour d’un trafic de stupéfiants », avec lequel les victimes n’avaient aucun lien. Après avoir déclenché l’incendie, le groupe a quitté les lieux en voiture en direction de Saint-Laurent-du-Var. Le troisième incendiaire est toujours recherché. Il s’agit d’un jeune homme de 18 ans originaire du Val-d’Oise, qui pourrait se rendre à la police dans les heures ou les jours qui viennent.
Les enquêteurs sont également toujours à la recherche d’éventuels « donneurs d’ordre ». Selon nos informations, le crime aurait été commandité par des Niçois ayant eu recours à ce que l’on appelle des « jobbers », un phénomène courant dans le milieu du trafic de drogue, consistant à recruter des personnes via les réseaux sociaux pour cibler des rivaux.
Trois départs de feu aux 1er, 2e et 3e étages, avec des produits accélérateurs, ont été constatés. Mais les flammes ont été particulièrement violentes au 7e et dernier étage, où un courant d’air a provoqué un violent incendie dans l’appartement d’une famille d’origine comorienne, causant la mort de trois enfants de 5, 7 et 10 ans, d’un adolescent de 17 ans, de deux femmes de 22 et 46 ans, ainsi que d’un homme de 45 ans qui avait sauté par une fenêtre pour échapper aux flammes. Un jeune homme de 23 ans a été très grièvement blessé après avoir également sauté, tandis que les deux derniers habitants de l’appartement, deux jeunes de 17 et 19 ans, ont été secourus par les pompiers, tout comme les habitants des appartements voisins.