Incendie de Saint-Génis-des-Fontaines : « On a donné les clés de la maison aux pompiers et on est repartis »

Routes bloquées, gendarmes postés aux ronds-points et carrefours, ce samedi 24 août au soir, Saint-Génis-des-Fontaines était en état de siège. A cause de l’incendie qui s’est déclaré vers 17 heures entre le village et Villelongue-dels-Monts et qui avait parcouru pas moins de 110 hectares trois heures plus tard, vers 20 heures

En début de soirée, sur le rond-point du Souvenir Français, à quelques centaines de mètres de la zone sinistrée, plusieurs habitants d’une ferme évacuée de l’ancienne route du Boulou regardent avec inquiétude l’évolution de la situation. « J’habite là où se trouve le camion de pompiers, explique l’un d’eux en désignant le véhicule. Le feu a traversé la route. Nous avons été obligés de quitter nos maisons vers 17h30. Quand je suis sorti, les flammes étaient juste à côté de moi. Je n’ai pas demandé mon compte. Je suis monté dans ma voiture et je suis parti rapidement. Le partenaire du résident local ajoute : « Quand on nous a évacués, j’ai voulu récupérer des papiers, mais les pompiers m’ont dit que je devais partir immédiatement. J’avais encore le temps de sauver l’ordinateur, sur lequel j’ai les documents pour l’assurance. »

Je jouais dans ma chambre quand j’ai entendu les sirènes

Deux jeunes de la maison voisine, âgés de 15 et 19 ans, attendent également au rond-point. « Je jouais à des jeux vidéo dans ma chambre quand j’ai entendu les sirènesconfie le cadet. Je suis sortie et j’ai immédiatement senti l’odeur. J’ai réveillé mon frère et je lui ai dit que nous devions partir. Nous avons tout fermé pour essayer de protéger au maximum, nous avons donné les clés aux pompiers pour qu’ils puissent vider la piscine et nous sommes partis.

A quelques pas de là, un jeune agriculteur, propriétaire foncier du secteur, suit lui aussi de près les opérations : « Un ami m’a prévenu vers 18 heures. Nous sommes venus récupérer nos animaux, des chèvres naines. Nous avons réussi à les sauver. Nous étions bloqués sur la route, mais nous avons insisté un peu et la police nous a laissé passer. Nous avons eu une grosse frayeur. D’autant qu’on nous avait dit que tout avait brûlé. »

Parallèlement, dès la fin de l’après-midi, la mairie a mis à disposition la salle polyvalente pour accueillir les personnes évacuées ou ne pouvant pas rentrer chez elles. Vers 21 heures, 16 personnes étaient arrivées. « Nous avons un certain nombre de villageois qui se sont manifestés pour les accueillir, » précise la maire de Saint-Génis-des-Fontaines, Nathalie Regond-Planas. Mais nous avons aussi des matelas et des lits de camp si certaines personnes préfèrent dormir sur place. » La municipalité avait également prévu de permettre aux réfugiés de manger.