Cette start-up française lance le 1er novembre une application qui permet d’enregistrer des messages, des vidéos et des audios qui seront envoyés après votre décès. Une manière de faciliter le deuil, selon sa fondatrice.
Imaginez recevoir un message vocal d’un être cher décédé. Beaucoup de personnes endeuillées en rêvent. C’est la start-up française In-Memory qui a rendu cela possible. Cette application mobile, disponible à partir du 1er novembre, permet de programmer des messages qui sont envoyés automatiquement après le décès de l’expéditeur.
Christophe Marlot, fondateur d’In-Memory, a eu l’idée de ce projet après le décès de son frère. « Mon choc émotionnel a été renforcé par le choc matériel et la logistique de la gestion de l’après »dit-il. Il a donc souhaité créer un outil polyvalent, qui permettrait à la fois de laisser une trace sentimentale à ses proches et d’anticiper les démarches administratives liées à son décès.
Messagerie cryptée
Concrètement, l’application prend la forme d’une boîte de messagerie, supportant les textes, audios, vidéos ou encore fichiers PDF que l’utilisateur souhaite transmettre après son décès. Un concept qui n’est pas sans rappeler la start-up Edeneo qui proposait un coffre-fort numérique où chacun pouvait enregistrer les données dont il souhaitait faire hériter à ses proches (photos de famille, codes d’accès, dernières volontés…).
« Un ami m’a fait part de son envie de publier un livre posthume. Il lui suffit de le rédiger et de programmer l’envoi de son manuscrit à un éditeur en utilisant In-Memory.s’enthousiasme Christophe Marlot. Si l’utilisateur ne se considère pas comme un écrivain, il peut simplement enregistrer un message d’amour pour ses enfants ou donner des instructions à son notaire concernant sa succession.
« Nous ne savons rien de ce que les gens entrent dans l’application »précise Christophe Marlot. La messagerie est en effet cryptée de bout en bout afin de garantir la sécurité des contenus personnels, et éventuellement intimes, des utilisateurs.
L’ensemble du fonctionnement d’In-Memory est basé sur « confiant »les personnes désignées par l’utilisateur et chargées de notifier la demande de leur décès. « Le déclenchement de la messagerie est instantané. Cela ne dépend pas d’un acte de décès »souligne Christophe Marlot.
L’équipe In-Memory, qui compte actuellement cinq personnes, a également prévu un « directives anticipées » d’envoyer des messages avant sa disparition en fonction de son état de santé. « Si le facture relative à la fin de vie est voté par l’Assemblée nationale, on peut imaginer qu’un utilisateur communiquera à un proche son désir de recevoir une substance mortelle en cas de maladie grave via l’application.Projets de Christophe Marlot.
Perspectives de développement
L’application est téléchargeable gratuitement sur votre téléphone mobile, mais il faut payer pour profiter de tout le potentiel d’In-Memory : 1,99 euros par mois (jusqu’au décès ou résiliation de l’abonnement) pour programmer cinq messages, soit 6,99 euros par mois pour des messages illimités. Et si vous ne comptez pas succomber de sitôt, il faudra débourser la modique somme de 349 euros pour un abonnement illimité à vie.
Si les premiers résultats sont positifs, la start-up souhaitera organiser une levée de fonds. « Pour le moment, je finance uniquement sur mes fonds propres. Les investisseurs étaient intéressés par le principe de l’In-Memory, mais ils souhaitent s’assurer que le produit fonctionne avant d’y engager des ressources.regrette le fondateur. Les fonds seront notamment consacrés à la promotion de l’entreprise à l’étranger.
Pour l’instant l’application n’est disponible qu’en français, anglais et allemand, mais l’équipe ambitionne de la traduire en portugais, espagnol, chinois, japonais et arabe d’ici un an. « Nous nous adressons avant tout aux personnes, nous souhaitons donc nous développer le plus rapidement possible dans le monde entier »espère Christophe Marlot. In-Memory rêve déjà d’une longue vie.