Invité de LCI ce dimanche, le patron de Stellantis, Carlos Tavares, a prévenu le gouvernement d’une hausse des taxes.
Selon lui, payer davantage d’impôts « se fera au détriment des investissements ».
Une probable hausse des impôts qui ne plaît pas à tout le monde. Face à la dégradation des comptes publics, le gouvernement de Michel Barnier sollicite 60 milliards d’euros pour boucler son budget 2025. Si la majorité des efforts devaient se concentrer sur une réduction des dépenses publiques, la hausse des recettes devrait tourner autour de 20 milliards d’euros, selon l’exécutif. Les plus riches, comme les entreprises ayant le chiffre d’affaires le plus élevé, devraient être appelés à contribuer.
Invité de LCI ce dimanche, Carlos Tavares, le patron de Stellantis, le géant automobile qui compte 250 000 salariés dans le monde, « comprendre » l’argument d’une augmentation des impôts pour redresser les finances publiques, mais met en garde contre les conséquences à venir. « Notre entreprise n’a aucun problème à payer un peu plus d’impôts »pour autant que cette augmentation soit limitée « à deux chiffres »il indique, « mais cela se fera au détriment de nos investissements. » « Le choix de soutenir la société à court terme se traduira par moins d’activité à moyen terme, voire pas aussi moderne qu’elle pourrait l’être »selon lui (voir vidéo en tête de cet article).
« Taxer les plus riches ? Un effet pervers”
Carlos Tavares regrette également que le secteur automobile soit utilisé « comme objet de perception de recettes fiscales »tandis que le gouvernement compte sur une augmentation du malus automobile pour renflouer les caisses. « Vous attaquez la liberté de circulation des classes moyennes »dit-il. « Or, s’attaquer à la liberté de mouvement, c’est s’attaquer à l’activité. De nombreuses personnes de la classe moyenne ont besoin d’une voiture pour aller travailler.
Outre la hausse des impôts pour certaines entreprises, le patron de Stellantis pointe aussi le « effets pervers » une augmentation des impôts sur les revenus les plus élevés. Résident fiscal au Portugal, il ne devrait pas s’inquiéter… ce qui ne l’empêche pas d’être défavorable. « Ce qui compte, c’est de créer plus de richesse. Les personnes les plus riches créent-elles plus de richesse ? Je le crois. Les taxer aura un effet pervers”il prévient.
« Au Portugal, 30 % des jeunes ingénieurs partent directement à l’étranger sans chercher un emploi dans leur pays. Comment voulez-vous que cela soit un avantage ? Quel message envoyez-vous aux jeunes si vous leur dites qu’en cas de succès, elle ne pourra pas rester dans son pays. » à cause de la fiscalité, poursuit-il. « Le plus important est de garder ce que nous avons de plus fort : créer, innover. En perdant cette compétence, nous perdons en compétitivité.
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Carlos Tavares vante plutôt la baisse des impôts sur les entreprises opérée depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée en 2017. « Les années du Président de la République nous ont permis d’investir en France pour construire 12 modèles électriques dans 12 usines françaises »assure-t-il. Mais face à la dégradation des finances publiques, une telle politique ne semble plus être la priorité du nouveau gouvernement.