Moins de fonctionnaires, plus d’impôts pour les grandes entreprises et les plus riches : le gouvernement français a drastiquement freiné ses dépenses tout en reprenant les hausses d’impôts dans son projet de budget pour 2025 qui vise à assainir les finances publiques, dans un climat politique très instable. Voici ce dont vous devez vous souvenir.
L’exécutif a détaillé comment il comptait trouver « 60 milliards d’euros », un montant inédit sous la Ve République, dans les projets de lois de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui seront âprement débattus à l’Assemblée nationale où il siège. la minorité. Découvrez les points clés du projet de budget 2025 présenté par le gouvernement :
Une « contribution exceptionnelle » demandée à environ 400 grandes entreprises
Le gouvernement français entend soumettre environ 400 grandes entreprises à une « contribution exceptionnelle » sur leurs bénéfices réalisés en France en 2024 et 2025 afin de participer au redressement des finances publiques, selon le projet de budget pour l’année prochaine présenté jeudi 10 octobre. 2024.
Cette mesure, qui concerne les entreprises réalisant au moins 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, doit rapporter 8 milliards d’euros en 2025 et 4 milliards en 2026.
Une « taxe exceptionnelle » ciblera les grandes entreprises de transport maritime
Le gouvernement français envisage d’introduire une « taxe exceptionnelle » sur les grandes compagnies de fret maritime, qui devrait rapporter 500 millions d’euros l’année prochaine. Cette taxe « s’appliquera pendant deux exercices aux entreprises de transport maritime dont le chiffre d’affaires est supérieur à 1 milliard d’euros », a précisé le gouvernement, qui table alors sur 300 millions d’euros en 2026.
Réduction limitée à 9% du tarif réglementé de l’électricité au 1er février
Le gouvernement prévoit une baisse limitée à 9% du prix réglementé de l’électricité au 1er février, suite à la hausse d’une taxe qui devrait représenter 3 milliards d’euros de recettes pour l’Etat, selon le projet de budget présenté jeudi.
Il s’agit d’adapter « les taux d’accises normaux hors bouclier tarifaire afin de garantir au consommateur une réduction de 9% du taux réglementé de vente en 2025 à partir du 1er février », indique le texte, tandis que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé en septembre que les Français pouvaient s’attendre à une baisse « d’au moins 10 % ».
Taxe sur les rachats d’actions par les grandes entreprises
Michel Barnier envisage de taxer les rachats d’actions suivis d’annulations effectués par les grandes entreprises réalisant au moins un milliard d’euros de chiffre d’affaires, ce qui devrait rapporter 200 millions d’euros par an.
Cet impôt serait de 8 % sur le montant de la réduction de capital. Il vise à « obtenir l’aide des entreprises qui recourent de plus en plus à cette pratique, leur permettant de distribuer une partie de leur excédent de trésorerie à leurs actionnaires », a précisé le gouvernement.
Une contribution « temporaire et exceptionnelle » pour les ménages les plus aisés
Il est prévu d’instaurer pour trois ans une « contribution temporaire et exceptionnelle » ciblant les ménages les plus aisés qui rapporterait 2 milliards d’euros en 2025. Ce mécanisme permettrait de garantir la fiscalité de ces ménages à un taux moyen minimum de 20 %. , selon le gouvernement. Elle concerne ceux qui sont déjà soumis à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (soit un revenu de référence de 250 000 euros pour une personne seule et de 500 000 euros pour un couple).
Revalorisation de 2% des tranches d’impôt sur le revenu
Le gouvernement prévoit d’augmenter les tranches du barème de l’impôt sur le revenu de 2% en 2025 afin de « protéger le pouvoir d’achat des Français », ce qui représentera un manque à gagner de 3,7 milliards d’euros pour l’Etat, selon le projet de budget présenté jeudi. Cette mesure « permet d’éviter que près de 530 000 ménages ne tombent dans le champ de l’impôt sur le revenu. Elle protège les Français d’une hausse de la fiscalité liée à l’inflation », indique ce texte.
1,2 milliard d’économies sur les primes d’apprentissage
Michel Barnier prévoit de réduire de 1,2 milliard d’euros en 2025 les aides à l’apprentissage, mises en place pour soutenir l’emploi des jeunes, a annoncé jeudi le ministère du Travail. « Un effort sur les primes (à l’embauche) de 1,2 milliard d’euros est demandé », a indiqué le ministère du Travail, précisant que la possibilité d’une aide unique réduite de 6.000 à 4.500 euros est « un scénario parmi d’autres ».
4 000 postes d’enseignants en moins
Le budget 2025 de l’Éducation nationale, premier poste de dépenses de l’Etat, prévoit la suppression de 4.000 postes d’enseignants par rapport à 2024, principalement dans les écoles maternelles et élémentaires, a indiqué jeudi le ministère. La rue de Grenelle justifie cette baisse des postes d’enseignants par « la baisse du nombre d’élèves qui devrait s’accélérer avec 97 000 élèves en moins à la rentrée 2025 ». Le budget de l’Éducation nationale pour 2025 s’élève à 63 milliards d’euros, globalement stable par rapport à 2024.
Un coup dur de 500 millions d’euros pour la justice
Le budget du ministère de la Justice sera fixé à 10,24 milliards d’euros, soit près de 500 millions d’euros de moins que prévu, selon le projet de loi de finances présenté jeudi qui confirme les craintes de l’ancien garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti et des magistrats.
Ce montant est en très légère augmentation par rapport au budget 2024 (+0,11 milliard d’euros), mais reste inférieur aux 10,68 milliards d’euros qui étaient prévus pour 2025 dans la loi de programmation de la justice, adoptée en octobre 2023.