Impôts supplémentaires, économies… Les pistes du gouvernement pour redresser les comptes de l’État
Plusieurs pistes sont étudiées par l’exécutif pour lutter contre le déficit. Une liste des entreprises réalisant de super profits sera notamment établie dans les prochains jours.
Bruno Le Maire pourrait multiplier les interviews et insister dans la presse sur le fait que les impôts ne seront pas augmentés, le gouvernement pourrait demander des contributions supplémentaires aux collectivités locales et mettre en place des taxes supplémentaires sur certaines catégories aisées, a appris BFMTV de sources au sein de l’exécutif.
« Tout est sur la table », explique un conseiller du gouvernement, alors que le déficit a atteint 5,5 % du PIB au lieu des 4,9 % initialement prévus.
Dans dix jours, vendredi 12 avril, Bercy présentera la « trajectoire budgétaire » : le nombre de milliards d’économies à réaliser pour rentrer dans le rang.
« Rien n’est figé, rien n’est exclu »
Selon nos informations, plusieurs pistes sont examinées par le gouvernement afin de redresser les comptes de l’Etat. À commencer par cibler les loyers et les superprofits. Une mission de travail doit dresser dans les prochains jours une liste des entreprises et corporations qui ont réalisé des superprofits et auxquelles une contribution complémentaire sera demandée.
Un conseiller exécutif indique à BFMTV que les sociétés énergétiques, qui se sont enrichies ces derniers mois avec la guerre en Ukraine, figureront sur la liste.
En matière de retraits, « tout » est donc sur la table. « Rien n’est figé, rien n’est exclu » a insisté le Premier ministre Gabriel Attal auprès des députés du groupe Renaissance ce mardi 2 avril à l’Assemblée.
Ainsi, selon nos informations, une contribution supplémentaire (et/ou des économies) pourrait être demandée aux collectivités locales et aux régions. Des taxes supplémentaires pourraient cibler certaines catégories aisées, notamment celles qui paient déjà l’IFI, héritière de l’ISF.
Un plan d’économies annoncé dans les prochaines semaines ?
Côté économique, la trajectoire qui précise les arbitrages sur les différents pôles devrait être dévoilée mi-juin. D’ici là, les élections européennes seront passées. Surtout, les agences de notation auront rendu leur verdict. Fitch a d’ailleurs estimé ce mardi que les objectifs du gouvernement français en matière de réduction du déficit sont « peu ambitieux » et « de plus en plus hors de portée ».
Matignon s’engage à respecter ces délais et à ne donner son plan d’économies complet qu’après coup.
Toutefois, plusieurs pistes sont sur la table. Et notamment la réforme de l’assurance chômage annoncée par Gabriel Attal fin mars au 20 heures de TF1. « Une des options est de réduire la durée d’indemnisation de plusieurs mois », sans descendre en dessous de 12 mois, a-t-il précisé.
Lors de cet entretien, le Premier ministre a également déclaré qu’il n’avait aucun « dogme » concernant la fiscalité des plus riches, notamment sur les superprofits. Une position qui n’est pas celle de son ministre de l’Economie. Dans un article publié par Les Échos ce mardi, Bruno Le Maire dit refuser le recours à toute « taxe exceptionnelle, surtaxe, taxe temporaire ou taxe de performance ».