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Impôts : le fisc fait son mea-culpa sur la déclaration immobilière

Impôts : le fisc fait son mea-culpa sur la déclaration immobilière

L’administration fiscale ne s’en cache pas. Le service « Gérer mon immobilier » (GMBI), lancé l’année dernière pour collecter des informations sur les occupants réels des locaux d’habitation, a connu des débuts chaotiques. Mardi, la Direction générale des finances publiques (DGFIP) a profité de la remise de son rapport annuel pour revenir sur ce malheureux épisode et les mesures qui lui ont permis de tourner la page.

Pour l’administration fiscale, il s’agissait de savoir si les 38 millions de logements que compte la France sont vacants, loués ou occupés par leurs propriétaires – en résidence principale ou secondaire. « L’objectif n’est pas seulement de récolter des informations, mais d’envoyer des avis de taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THRS) qui soient corrects », explique Olivier Touvenin, directeur du service des impôts. gestion fiscale à Bercy.

Car la taxe d’habitation a été supprimée par Emmanuel Macron pour les résidences principales. Mais elle reste due pour les résidences secondaires, et les logements vacants sont également soumis à une taxe spécifique.

Un avis erroné sur sept

Malheureusement, la campagne déclarative de l’année dernière a été un échec indéniable. Malgré trois prolongations du délai de déclaration, seuls 82% des 24 millions de petits propriétaires ont informé le fisc du statut d’occupation de leur bien immobilier. La collecte était encore plus pauvre pour les propriétaires de plus de 200 logements (bureaux HLM, etc.), soumis à un système de déclaration spécifique : 50 % n’ont pas réussi à la compléter.

Au final, le fisc ne disposait que d’informations très incomplètes. « Contrairement à la légende urbaine, on ne sait pas tout sur tout le monde », constate Olivier Touvenin. Et lorsque les systèmes informatiques indiquaient deux adresses différentes pour un même contribuable, un avis THRS était automatiquement émis… souvent à tort.

En résumé, selon les chiffres révélés par la DGFIP, plus d’un avis sur sept était erroné en 2023 ! Le fisc a dû accorder un allègement au titre du THRS à 600 000 contribuables, soit 50 % de plus que les années précédentes.

Retour à la normale

Depuis, Bercy assure que les choses sont largement revenues à l’ordre. « Les avis ont été corrigés, les contribuables indûment imposés ont été réduits et les collectivités ont eu une visibilité sur leurs ressources », raconte Amélie Verdier, la nouvelle directrice de la DGFIP.

Concernant 2024, Bercy a pris des mesures pour éviter de nouvelles déconvenues. Une lettre papier a été envoyée à plusieurs propriétaires ainsi qu’aux nouveaux acheteurs de biens immobiliers. Un rappel automatique a été ajouté au processus de déclaration d’impôt sur le revenu. Et le système pour les grands propriétaires a été grandement simplifié.

La machine semble déjà sur une meilleure voie. «Nous enregistrons 20 % d’appels en moins par rapport à l’année dernière», précise Amélie Verdier. Trois semaines avant l’échéance 2024, 2,6 millions de propriétaires ont mis à jour le statut d’occupation de leur bien (comme un changement de locataire). De quoi être « relativement optimiste », assure Bercy, même s’il reste encore un vide à combler, puisqu’il manquait 4 millions de déclarants en 2023, sans compter qu’environ 12 % des Français changent de logement chaque année, selon l’Insee.

« L’important c’est que les gens fassent cette déclaration dans GMBI, car si on n’a pas l’information, on va continuer à leur envoyer des impôts erronés », explique Olivier Touvenin. Cela doit devenir un réflexe. »

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