Impôts, « exit tax », pension alimentaire… Ces changements apportés par les députés au projet de budget 2025
Alors que le projet de loi de finances est désormais examiné dans l’hémicycle, Le Figaro fait le point sur les amendements votés jusqu’à présent par les élus.
Les députés ont lancé le marathon budgétaire. Alors que l’examen du projet de budget 2025 a commencé dans l’Hémicycle, où les élus s’affrontent sur la première partie du texte, les amendements pleuvent par milliers. Impôts, retraites, prélèvements, taxes, réductions de dépenses… Au total, plus de 3 500 modifications du texte ont été proposées par les parlementaires, dont une infime minorité – moins de 40 – par le gouvernement. Les échanges s’annoncent rudes, et les rebondissements seront nombreux, la majorité au pouvoir restant fragile face à des oppositions capables de s’unir sur certaines mesures.
Mais quels sont les changements, parfois d’ampleur, qui ont été votés par les élus ? Afin d’y voir plus clair à ce stade du débat budgétaire, Le Figaro fait le point sur les principaux amendements votés par les députés, à ce jour.
La contribution différentielle sur les revenus élevés renforcée et soutenue
Malgré l’opposition véhémente du gouvernement, la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) ne sera pas temporaire : plusieurs amendements portés par la gauche et le Modem ont supprimé le plafond fixé pour 2026. « La justice fiscale ne peut être que temporaire, justifiant la pérennisation de cette contribution – au moins jusqu’à ce que nos finances publiques retrouvent l’équilibre »Modem s’est justifié.
Parallèlement, d’autres modifications ont été apportées par le rapporteur Charles de Courson afin de renforcer la taxe. Pour l’élu LIOT, la copie du gouvernement limite trop l’objectif, réduisant encore davantage les recettes attendues. L’amendement propose donc quatre modifications techniques pour atténuer les « retraitements »comme la suppression de deux allocations forfaitaires liées aux situations de couple et familiales. De même, « pour définir le seuil CDHR, il propose de s’en tenir au RFR tel qu’utilisé pour le calcul du CEHR » (contribution exceptionnelle sur les hauts revenus).
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L’allocation pour les locations vides augmentée
Bonne nouvelle pour les propriétaires mettant un logement sur le marché locatif. Pour « pour favoriser le retour des locations nues sur le marché »les députés ont voté un amendement visant à augmenter la réduction forfaitaire du régime des micro-fonciers. Celui-ci « permet aujourd’hui à un propriétaire louant (presque) son bien de bénéficier d’une réduction de 30% jusqu’à 15 000 euros »augmenté à 50%.
Pension alimentaire non imposable
Lors des débats, la gauche a poussé à la défiscalisation des pensions alimentaires versées au parent qui s’occupe de l’enfant, « désormais considéré comme un revenu imposable ». Dans le même temps, les députés ont supprimé l’avantage fiscal dont bénéficiait le parent payeur de la pension. Aujourd’hui, « les sommes sont déductibles du revenu global de celui qui les verse ou les verse, pour un montant qui doit être déterminé en tenant compte de son état de fortune et des besoins du bénéficiaire »rappelle-nous les impôts. Une situation corrigée par les députés du Nouveau Front Populaire.
« Le conjoint qui paie une pension alimentaire peut la déduire de ses revenus, réduisant ainsi son impôt, tandis que celui qui la perçoit doit l’ajouter à son revenu imposable, ce qui peut entraîner une augmentation importante de son imposition, voire la rendre imposable »justifie l’exposé des motifs.
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L’exit tax restaurée dans sa version initiale
C’est une volonté de la droite et du RN. Ce mercredi, les élus ont voté pour revenir à la version initiale du « taxe de sortie »voté à l’époque sous Nicolas Sarkozy. Ce dispositif permet de « imposer un contribuable domicilié fiscalement en France et détenteur d’actions lorsqu’il transfère son domicile fiscal hors de France. Elle est imposée sur la plus-value latente qui résulterait de la cession de ses actions.à moins de les garder 15 ans. Une durée qui avait été réduite par Emmanuel Macron à 2 ans, en 2019. Jugeant que cette modification avait fait « le système inefficace »les élus ont donc obtenu un retour à la version initiale. Au grand désarroi du groupe Ensemble pour la République.
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La moitié de la part rétablie pour les veuves et les veufs
En 2014, le gouvernement de gauche a supprimé la demi-part d’impôt accordée aux veuves et aux veufs, augmentant ainsi leur revenu fiscal de référence, et donc leurs impôts. « Cela pénalisait particulièrement les veuves et les veufs aux revenus modestes »ont estimé les députés ce mercredi, plaidant donc pour un rétablissement de celui-ci. « pour toutes les veuves et veufs ayant eu un enfant, afin d’atténuer les difficultés financières qu’elles rencontrent ». Dans le même temps, les élus ont également obtenu que l’extension de la demi-part d’impôt aux veuves des titulaires de la carte de combattant pourrait également bénéficier aux « combattants en possession de leur titre de reconnaissance nationale ».