Impôts : échecs de déclaration immobilière
Un an après le difficile lancement du service « Gérer mon immobilier » (GMBI), qui permet aux propriétaires de déclarer leurs biens immobiliers et leurs occupants au fisc, deux députés jugent sa mise en place « trop hâtive », dans un rapport provisoire consulté ce mercredi par l’AFP.
Dans ce document encore non finalisé, Christine Pirès Beaune (PS) et Robin Reda (Renaissance) tentent d’identifier « les causes et les conséquences » de ce démarrage compliqué, « qui ne doivent cependant pas occulter la pertinence de l’outil ».
« Difficultés techniques »
La suppression définitive de la taxe d’habitation sur les résidences principales ayant privé le fisc de données essentielles sur les locaux d’habitation en France, la campagne de déclaration 2023 devrait lui permettre d’en récupérer au moins une partie.
« Au niveau national, 73 millions de locaux (habitations et professionnels) sont concernés » par cette obligation déclarative, « pour 34 millions d’ayants droit », indiquent les rapporteurs. Mais bon nombre des déclarants concernés n’étaient pas au courant de cette nouvelle obligation. Des « difficultés techniques » ont conduit le fisc à prolonger le délai de déclaration du 30 juin au 10 août 2023.
A l’issue de ces rapports successifs, « seulement 82% des propriétaires de moins de 200 locaux ont déclaré les occupants de leur logement », un chiffre qui tombe à 50% pour les propriétaires de plus de 200 locaux, détaillent les députés.
Absence d’étude d’impact ou d’essais préalables
« Si le GMBI est nécessaire à une meilleure gestion de la fiscalité locale, sa mise en œuvre a été réalisée trop hâtivement et a clairement manqué de pédagogie », estiment-ils. Les rapporteurs soulignent l’absence d’étude d’impact et de tests préalables au lancement de l’outil. Ils regrettent que la communication autour de la campagne de déclaration se soit faite majoritairement en ligne, au détriment des contribuables non numériques.
« En raison de la mise en œuvre difficile du GMBI et des déclarations d’occupation erronées ou défectueuses, de nombreux citoyens ont reçu des avis d’imposition erronés », rappellent les députés. 16 500 mineurs ont ainsi reçu des avis de taxe d’habitation sur des résidences secondaires.
Les rapporteurs saluent néanmoins plusieurs mesures déployées par le fisc pour redresser la situation en 2024 : renforcement de la communication, possibilité de télécharger un document récapitulatif en fin de déclaration et création d’un formulaire papier pour les contribuables ayant des difficultés avec le numérique. .