Impôts. Des milliers de propriétaires ont reçu à tort un avis d’imposition concernant des logements vacants
« Nous avons eu une trentaine de signalements d’avis erronés envoyés par l’administration fiscale. » Frédéric Garnier dirige une société de gestion immobilière dans l’Essonne. « Les propriétaires concernés ont reçu un avis d’impôt sur un logement vacant, alors même que leur logement est occupé par un locataire, parfois depuis deux ans. » Avec des sommes de plusieurs centaines d’euros à payer. « La taxe correspond en moyenne à un mois de loyer. Pour un studio qui se loue 500 €, cela peut atteindre 450 €. Même 1 800 € pour un appartement plus grand »calcule le gérant.
Les propriétaires de l’Essonne sont loin d’être les seuls concernés par ce barrage d’avis erronés, qui apparaissent depuis leur mise en ligne le 4 novembre. « Il y en a plusieurs milliers dans toute la France, observe Nicolas Calvel, du syndicat Solidaires des finances publiques. Nous avons des remontées mécaniques depuis le Tarn, Vienne, etc. »
Taxe étendue
Interrogé, le ministère des Finances publiques a évoqué « quelques erreurs sur les avis envoyés à tort ». Ils seraient liés à «l’extension du champ d’application des impôts». Il en existe deux : la « taxe sur les logements vacants », instaurée par l’État dans les zones tendues. Et « la taxe d’habitation sur les logements vacants », que d’autres communes peuvent mettre en œuvre. Au total, elles concernent plus de 10 000 communes contre 6 600 en 2023.
Le fisc invoque également l’obligation depuis 2023, pour les propriétaires, de déclarer chaque année (sauf changement par rapport à la déclaration précédente), sur impots.gouv.fr, l’identité des occupants du ou des logements dont ils sont propriétaires. . « Des erreurs déclaratives persistent », écrit l’administration. L’explication ne convainc pas Frédéric Garnier : « Nous vérifions chaque année chaque déclaration des propriétaires que nous accompagnons. Le problème est plutôt la remontée des informations. » Ce que confirme Hélène Cantin, de Solidaires finances publiques dans la Marne : « Le système de candidature n’est pas satisfaisant. »
La date limite de paiement est le 15 décembre. En attendant, que faire ? « L’annulation des avis concernés sera effectuée directement par l’administration », répond le fisc. De quoi alourdir la tâche des agents du fisc, déjà sous l’eau, s’inquiète Nicolas Calvel. « Ils doivent traiter manuellement des centaines d’annulations chaque jour. »