Examen du budget 2025, version 2. Après avoir modifié une bonne partie de la copie initiale concoctée par le gouvernement, en commission, les députés sont repartis de zéro cette semaine. Avec l’épée de Damoclès, « l’arme » du 49-3 que le gouvernement peut brandir à tout moment. Côté « immobilier », parmi les 3 500 amendements déposés, les propositions de tous bords ne manquent pas pour taxer encore plus les propriétaires ou, à l’inverse, pour relancer un secteur, comme le logement neuf, en grande difficulté.
• Imposition des plus-values de la résidence principale
C’est un double « oui » que les députés ont adressé à cet amendement qui ne manquera pas de faire crier les patrons, s’il voit le jour. L’Assemblée nationale a adopté un amendement qui vise à lutter contre «mécanismes de chute spéculatifs« . Ce texte, défendu par les socialistes, autorise l’Etat à soumettre à l’impôt les plus-values réalisées lors de la vente de certaines résidences principales (RP). Seuls les propriétaires qui achètent puis revendent leur PR dans un délai de moins de 5 ans sont concernés.
Une véritable « bombe » pour l’immobilier, si le texte était maintenu dans la version définitive du budget 2025. Car les résidences principales sont exonérées de toute fiscalité, contrairement aux résidences secondaires. Lors du grand débat national, Emmanuel Macron avait déjà évoqué la possibilité de taxer les plus-values sur les résidences principales, avant d’y renoncer finalement.
• Fin d’un avantage fiscal pour les locations meublées
Le ton se durcit contre les locations de type Airbnb. Cette fois, c’est une question de fiscalité. Les députés ont adopté un amendement qui porte de 30% à 50% l’abattement fiscal sur les revenus locatifs dont bénéficient les loyers nus. Ce texte, porté par la députée Annaïg Le Meur (Ensemble pour la République), aligne donc la réduction d’impôt pour les locations vides avec celle de 50 % pour les locations meublées. Une opération qui risque de coûter 500 millions d’euros à l’Etat, selon le rapporteur général du budget Charles de Courson.
Objectif? « Augmenter le taux de réduction du régime microlandais (par opposition au régime réel, les deux régimes fiscaux qui existent pour déclarer ses revenus fonciers, NDLR) qui permet à un propriétaire louant son bien de bénéficier d’une réduction de 30% jusqu’à 15 000 euros.» Si le texte n’est finalement pas retenu dans le budget 2025, la députée macroniste pourra se rattraper avec son projet de loi « anti-Airbnb » qui sera examiné par les parlementaires lundi 28 octobre.
• Le Pinel enterré, la Denormandie raccourcie
« Aucun appareil ne remplacera Pinel« . Valérie Létard, la ministre du Logement, persiste et signe ce dispositif d’aide à l’investissement locatif, qui prendra fin au 1er janvier 2025. Les députés ont approuvé ce choix. En revanche, son équivalent dans l’ancien, le dispositif Denormandie, n’est pas encore enterrée mais sa durée de vie a été raccourcie par l’Assemblée nationale qui a adopté un amendement déposé par le gouvernement.
Prévue pour s’étendre jusqu’au 31 décembre 2027, cette aide fiscale, qui « n’a bénéficié qu’à 880 foyers pour un coût de 10 millions d’euros », selon Charles de Courson, prendra finalement fin un an plus tôt. « L’extension aux logements situés dans des copropriétés dégradées ou en difficulté, qui rend la réduction d’impôt applicable sur tout le territoire, y compris dans les zones stressées, n’est pas satisfaisante», explique le gouvernement.