La dynamique observée les années précédentes se poursuit. En 2023, près de 176 000 ménages ont payé l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), pour un montant total de 1,9 milliard d’euros.
Des chiffres en hausse respectivement de 7,3% et 6,5% par rapport à 2022, selon les données publiées par la direction générale des finances publiques (DGFIP), le 23 avril, alors que la date limite de déclaration des IFI 2024 approche pour les contribuables concernés – les échéances, fin mai ou début juin selon les départements sont les mêmes que pour la déclaration de revenus. Le montant moyen versé est en légère baisse, à 11 100 euros (−1,1 %).
L’IFI, qui a remplacé l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en 2018, s’applique exclusivement aux actifs immobiliers. Il concerne les ménages disposant d’un patrimoine immobilier (maisons, appartements, dépendances, biens immobiliers détenus indirectement…) supérieur à 1,3 million d’euros net, là où son prédécesseur ciblait également les placements financiers et les biens meubles (comme les bijoux). La résidence principale bénéficie en revanche d’une réduction de 30% de sa valeur estimée.
Si le remplacement de l’ISF par l’IFI, mesure phare du programme d’Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2017, destiné notamment à réorienter l’épargne vers le financement des entreprises et à endiguer l’exil fiscal, il s’est traduit par une baisse significative du nombre de foyers fiscaux – la DGFIP a recensé près de 360 000 foyers fiscaux en 2017, dernière année d’existence de l’ISF (pour plus de 5 milliards d’euros de recettes fiscales).
70 ans en moyenne
En 2023, le contribuable soumis à l’IFI a en moyenne 70 ans, et près de 70 % des « ménages IFI » sont dans la tranche d’âge de 65 ans ou plus – c’est l’âge du « premier déclarant » du ménage qui est pris en compte. La première tranche d’imposition, constituée d’un patrimoine imposable compris entre 1,3 million et 2,5 millions d’euros, regroupe près des trois quarts des ménages ayant payé l’IFI. Avec un impôt moyen de 5 212 euros, cette tranche représente 32 % des recettes fiscales issues de cet impôt.
À l’autre extrémité du spectre, 1 % des ménages IFI disposent d’un patrimoine supérieur à 10 millions d’euros ; ils ont payé en moyenne 151 000 euros d’IFI en 2023 (contre 160 000 euros en 2022) et contribuent, à hauteur de 14 %, au total des IFI collectés par l’État.
La DGFIP constate cependant une augmentation du nombre de ménages appartenant aux tranches « médianes » (entre 2,5 millions d’euros et 10 millions d’euros de patrimoine net imposable). Cela a contribué à l’augmentation globale des revenus liés à ce système.
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