Immobilier. Les taux continuent de baisser… Véritable compensation ou fausse bonne nouvelle ?
La plupart des banques affichent des taux de crédit en baisse début juin, et nombre d’entre elles proposent également des prêts à des taux bonifiés compris entre 0 et 3% pour aider notamment les primo-accédants à financer leur projet.
Ces bonifications peuvent, dans certains cas, s’additionner et réduire significativement le coût total du crédit, permettant à certains d’emprunter à des taux équivalents à ceux d’il y a deux ans…
La moyenne baisse entre 0,10 et 0,15 points
En juin, la plupart des échelles bancaires reçues par le courtier Vousfinancer sont toujours orientées à la baisse, de 0,05 à 0,30 points.
En moyenne, la baisse constatée est de 0,10 point. Ces mouvements concernent principalement des banques régionales, mais également une banque nationale.
Quant au courtier Meilleurtaux, les barèmes reçus de ses partenaires bancaires diminuent jusqu’à 0,15 point ou restent stables « notamment pour les banques qui avaient fortement baissé ces derniers mois », » affirme Maël Bernier, directeur des communications chez Meilleurtaux.
Les deux tiers n’ont pas modifié leur taux
Pour le courtier Empruntis, deux tiers des établissements bancaires n’ont pas modifié leurs tarifs. « Les baisses sont de géométrie variable : certaines banques déclinent pour certains profils, d’autres pour certaines durées. Les stratégies commerciales s’accentuent et chacun cherche à tirer le meilleur parti d’un marché qui continue de ralentir même si les signaux sont positifs. » analyse Cécile Roquelaure, directrice des études à Empruntis.
Ainsi, selon le courtier, pour les profils qui retiennent toutes les attentions, les taux baissent de 0,05 point sur les durées de prêt de 10 et 15 ans et de 0,10 point sur 20 et 25 ans.
Les banques ouvertes aux coupes de cheveux
Autre bonne nouvelle, certaines banques accordent également des réductions sur les taux affichés, jusqu’à 0,4 point selon Vousfinancer, en fonction de la performance énergétique du bien, de l’âge des emprunteurs ou encore du niveau d’apport ou de revenus.
« Les banques sont prêtes à faire des efforts sur le taux, en échange de compensations financières de la part des emprunteurs : de l’épargne notamment », remarque Maël Bernier.
«Avant les vacances d’été, les banques souhaitent proposer des offres attractives pour attirer de nouveaux clients.» note également Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
Entre 3,70 et 3,80% sur 20 ans en moyenne
En juin, Vousfinancer évoquait ainsi des taux en moyenne à 3,55% sur 15 ans, 3,75% sur 20 ans et 3,95% sur 25 ans, mais les plus bas négociés atteignaient 3,3% sur 15 ans, 3,4% sur 20 ans et 3,6% sur 20 ans. 25 ans.
Selon Meilleurtaux, les taux sont en moyenne de 3,65% sur 15 ans, entre 3,70% et 3,75% sur 20 ans et autour de 3,85% sur 25 ans. Les meilleurs profils peuvent obtenir 3,4% sur 15 ans, 3,5% sur 20 ans et 3,59% sur 25 ans.
Chez Empruntis, il est possible d’emprunter à des taux moyens de 3,70% sur 15 ans, 3,80% sur 20 ans et 3,95% sur 25 ans.
Une tendance baissière confirmée
Ces nouvelles baisses de taux sont liées à l’anticipation par les banques de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE).
Ce jeudi, en effet, il les a fait baisser de 0,25%, en raison du recul de l’inflation dans la zone euro. Une baisse sans précédent depuis septembre 2019.
«La décision de la BCE ne devrait pas avoir d’impact supplémentaire immédiat sur les taux de crédit. Celles-ci devraient poursuivre leur mouvement baissier dans les semaines à venir, avec une ampleur qui dépendra toutefois du nombre de baisses successives et de leur ampleur. Or, indique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
Ce que croit aussi Maël Bernier pour qui cette baisse « sera presque sans influence. »
Des prêts à taux bonifiés, notamment pour les primo-accédants
Même si, désormais, le prêt à taux zéro (PTZ) se recentre sur la construction neuve et ne concerne plus les projets de construction de maisons individuelles, certaines banques accordent des prêts bonifiés jusqu’à 30 000 € aux primo-accédants, à un taux de 0 à 30 000 €. 3%.
A condition que le montant ne dépasse pas 10 % du prêt principal. Ces prêts sont le plus souvent réservés aux primo-accédants, qu’ils soient éligibles ou non au PTZ, ou sous conditions de réalisation de travaux de rénovation énergétique ou d’achat d’un bien performant.
« L’objectif pour les banques est de se distinguer de la concurrence, souvent forte en région, et d’attirer les primo-accédants, des clients avec lesquels elles pourront nouer une relation à long terme. On voit aussi de plus en plus de prêts bonifiés, en fonction du DPE du bien, permettant également de capter des financements pour des biens économes en énergie, donc plus liquides ou qui le deviendront grâce à la réalisation des travaux. analyse Sandrine Allonier. « À l’heure où les banques conquièrent à nouveau activement une clientèle via le crédit immobilier, elles sont chaque mois de plus en plus nombreuses à proposer des types de prêts permettant de réduire significativement le coût total du crédit pour les emprunteurs. »
Par exemple, en Bourgogne-Franche-Comté, il est possible d’obtenir 10 % du prêt principal jusqu’à 20 000 €, au taux de 0 % sous réserve de travaux, et en Rhône-Alpes, 10 %. du prêt principal, plafonné à 30 000 €, à 2,5 % sur 25 ans maximum pour les primo-accédants.