« Nous avons pu acheter une maison de 104 m², T4 et T5 à Rennes pour 226 000 €. » Tildaz et Julie ont emménagé dans leur nouveau logement, dans la ZAC Baud-Chardonnet, juste avant l’été. Pour devenir propriétaires, à un prix inférieur au marché, ce couple et leurs deux enfants ont pu bénéficier du dispositif Bail réel solidaire (BRS).
L’idée ? Séparer le prix du logement lui-même et le prix du foncier. Sous conditions de ressources, les acquéreurs deviennent propriétaires des murs mais pas du foncier, qui reste aux mains des pouvoirs publics. Avec un revenu mensuel de 3.200 euros à eux deux, Tildaz et Julie, jusqu’alors locataires à La Bellangerais, ne pouvaient pas « acheter à Rennes en accès libre ». Comme beaucoup de ménages de la classe moyenne.
Objectif : 1 700 logements BRS par an
Dans la métropole rennaise, pionnière en la matière depuis 2018, 629 logements en véritable bail solidaire ont été livrés. Cela a permis à ces nouveaux propriétaires d’acheter leur logement 15 à 50 % moins cher (selon les ressources de l’acquéreur et le lieu d’achat).
Mais la présidente de la métropole et maire de Rennes Nathalie Appéré a décidé de passer « à la vitesse supérieure. Nous voulons généraliser ce dispositif. Nous avions présenté en fin d’année dernière un objectif de 600 constructions de logements BRS par an (sur les 5 000 que la Métropole veut construire chaque année). Désormais, nous nous sommes fixés l’objectif de 1 700 logements BRS par an. »
90% des locataires rennais désormais éligibles
Un objectif ambitieux. La raison ? L’État a considérablement élargi les critères pour bénéficier de ce dispositif. Initialement limité aux personnes dont les revenus ne dépassaient pas 2 358 euros par mois pour une personne seule (4 573 euros pour un couple avec deux enfants), il est désormais accessible aux ménages dont les revenus mensuels atteignent jusqu’à 7 325 euros (pour un couple avec deux enfants). « À Rennes, neuf locataires sur dix sont désormais éligibles au vrai bail solidaire », pointe Nathalie Appéré.
Quatre tranches ont ainsi été créées selon le niveau de ressources dans la métropole, une première en France. Pour ceux dont les revenus sont les plus faibles (appelés BRS 1, soit 2 358 euros par mois pour une personne seule, 4 573 euros pour un couple avec enfants) le prix d’achat au mètre carré revient à 2 800 euros, contre environ 5 000 euros à Rennes (prix médian). En clair, un appartement T3 de 65 m² reviendra à 182 000 euros. Pour les autres, le prix au mètre carré passera à 3 200 euros, 3 800 euros ou 4 200 euros.