Immigration : un conflit d’intérêts pour la présidente de la Commission jeunesse et membre du comité de relance du PLQ

La présidente de la Commission-Jeunesse et membre du comité de revitalisation du Parti libéral du Québec avoue son conflit d’intérêts en matière d’immigration, elle qui travaille aussi comme conseillère du ministre Sean Fraser, à Ottawa. Cependant, elle nie être le symbole d’un courant nationaliste canadien au sein du PLQ.
« Évidemment, je suis limité en matière d’immigration. Je ne peux pas trop en parler. C’est la seule chose qui me limite », a déclaré la présidente de la Commission jeunesse du PLQ, Laurence Lefebvre, en entrevue.
Elle est également membre et donatrice du Parti libéral du Canada, en plus d’être conseillère pour le Québec au cabinet du ministre de l’Immigration, Sean Fraser.
Récemment, le ministre Fraser a annoncé que‘il augmenterait le seuil des nouveaux arrivants de 2025 à 500 000 par an pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre et au vieillissement de la population. Cette croissance porterait le pays à 100 millions d’habitants d’ici 2100 – des chiffres similaires à ceux de l’Initiative du siècle, qui inquiète Québec.
« Tout le monde le sait. Si on discute d’immigration, je me retire de la conversation, ça devient un conflit d’intérêts », a-t-elle admis, affirmant qu’elle ne pousserait « jamais » un agenda fédéral. « J’ai assez d’intégrité. »
Mmoi Lefebvre soutient également que c’est un avantage de travailler au niveau fédéral.
« Cela m’ouvre à la vision des autres provinces et à ce que nous faisons au Canada […] Je ne vois vraiment pas… travailler pour le ministre Fraser comme un désavantage ». Elle refuse également que l’étiquette de « section provinciale du PLC » soit apposée au PLQ. « Nous sommes deux partis complètement séparés », a-t-elle déclaré. « Ce n’est vraiment pas ça. »
- Écoutez l’entrevue de Yasmine Abdelfadel avec Karl Blackburn, président-directeur général du Conseil du patronat via :
Nationalisme canadien
Cependant, vendredi matin à La pressel’ancien directeur des politiques de Dominique Anglade et ex-président de la Commission politique du PLQ, Jérôme Turcotte, a évoqué ce motif dans une lettre ouverte pour expliquer son départ de la formation.
Il avoue être inquiet de voir le parti « traversé par un certain courant de nationalisme canadianisant ». M. Turcotte ajoute que « le Québec a besoin de tout sauf d’une branche provinciale du PLC ou d’une version édulcorée du Parti Égalité ».
- Écoutez la rencontre Montpetit-Fortin avec Marie Montpetit, analyste politique et Steve E. Fortin, chroniqueur-blogueur au Journal de Montréal & Journal de Québec, entre autres sur l’immigration, au micro de Yasmine Abdelfadel via :
Mmoi Lefebvre assure qu’elle ne s’est pas sentie visée, mais que cette déclaration l’a un peu chatouillée.
« Ça m’a un peu dérangé de lire ça. je trouve cela ennuyeux […] Personnellement, je suis un nationaliste québécois. Je crois que nous pouvons être une nation forte au sein du Canada. Mais je ne pense pas non plus qu’il faille s’enfermer. Il faut être ouvert et ouvert à autre chose », a-t-elle déclaré. « Je représenterai toujours le Québec avant de représenter le PLC.
journaldemontreal