Immigration, économie, retraites… Ce que prônait Michel Barnier lors de sa campagne pour l’Elysée en 2021
Candidat malheureux à la primaire interne du parti Les Républicains remportée par Valérie Pécresse, Michel Barnier avait notamment défendu un « moratoire » sur la régularisation des sans-papiers et le report de l’âge de la retraite à 65 ans.
Publié
Temps de lecture : 3 min
Ministre, commissaire européen, député, sénateur… Le nouveau Premier ministre Michel Barnier, nommé par Emmanuel Macron jeudi 5 septembre, a eu plusieurs vies politiques avant d’arriver à Matignon. Il a même été candidat à la primaire des Républicains pour la présidentielle de 2022.
Celui qui se définit comme un « gaulliste social » avait terminé troisième de cette primaire, remportée par Valérie Pécresse. Alors qu’il va devoir composer avec une Assemblée sans majorité pour adopter des textes, franceinfo revient sur ses propositions du moment.
Des positions très fermes sur l’immigration
« En politique, lâcher prise n’est jamais une solution. Aujourd’hui, nous mesurons les conséquences du laxisme et du déni. Il faut nommer le problème, l’affronter et le traiter », a-t-il ajouté. Michel Barnier a déclaré à l’époque FigaroAdoptant une ligne très ferme sur l’immigration et la sécurité, il avait proposé une « moratoire » sur l’immigration pendant trois à cinq ans. Dans cette optique, le candidat a souhaité « Arrêtons la régularisation inconditionnelle des sans-papiers », « accélérer le parcours du demandeur d’asile »renforcer les critères de regroupement familial et réduire la délivrance de visas de long séjour.
Il avait particulièrement surpris, au vu de ses expériences européennes, en prônant un référendum pour permettre un retour à une « liberté de manœuvre » sur l’immigration, suggérant que la France s’affranchisse des règles garanties par les instances juridiques de l’UE et du Conseil de l’Europe. Face aux critiques, il avait soutenu qu’en matière d’immigration, « Si nous ne changeons rien, il y aura d’autres Brexit »Des positions partagées notamment par le Rassemblement national.
Une promesse d’épargne et de retraite à 65 ans
Le nouveau Premier ministre devra gérer une situation financière précaire et présenter un budget 2025 d’ici fin septembre, alors que le déficit pourrait se creuser plus que prévu, selon Bercy. Au moment de sa candidature, Michel Barnier souhaitait un « trajectoire d’épargne stricte » pour le budget de l’État et un « contrôle de la dette ». Afin de stimuler la « Le retour au travail et à l’activité, clé de la croissance », Il a recommandé de réduire les impôts de production de 10 milliards d’euros et de baisser les cotisations sociales sur les salaires intermédiaires de 1,6 à 2,5 fois le salaire minimum.
Adepte de « des réformes courageuses »Michel Barnier défendu « la retraite à 65 ans »un an de plus que la réforme adoptée en 2023, et un « une plus grande efficacité de l’État » et les autorités locales, « notamment pour éliminer tous nos doublons administratifs ».
Le désir de traquer le « bien-être »
Adoptant des positions classiques de droite, l’ancien ministre a déclaré qu’il voulait « encourager le travail et le mérite, au détriment du bien-être »par exemple en suspendant les allocations chômage « après deux refus d’une offre raisonnable ». Il s’est cependant déclaré « beaucoup plus préoccupé » de dialogue social que le président Emmanuel Macron, dont les différentes réformes de l’assurance chômage ont été menées sans concertation avec les syndicats.
Michel Barnier a également déclaré vouloir lutter contre la fraude sociale et a proposé de remplacer toutes les cartes Vitale par des cartes biométriques, afin de« économiser des sommes considérables » en supprimant un « un véritable nid d’escroquerie »Face à la crise des services publics, il envisage d’augmenter les salaires dans la fonction publique. « services publics essentiels de santé et d’éducation », en voulant « débureaucratiser » l’hôpital et « recourir davantage à la gestion partagée avec les médecins ».
Le renouveau du nucléaire pour lutter contre le réchauffement climatique
Le nouveau Premier ministre était déjà en phase avec le président il y a trois ans. L’ancien ministre de l’Environnement de 1993 à 1995 a proposé « relancer » nucléaire et investir dans les énergies renouvelables, comme le photovoltaïque, la biomasse ou l’hydraulique. Le candidat de l’époque avait cependant déclaré vouloir stopper les projets éoliens car « ils font beaucoup de dégâts »une position traditionnellement détenue par l’extrême droite en France.
Travaillant également au ministère de l’Agriculture, il a parlé de soutenir les agriculteurs, « premiers écologistes », et fustigé les projets de « décroissance » des projets agricoles soutenus, selon lui, par l’UE. Il a également proposé une taxe carbone aux frontières de l’UE : « Cela contribuera à rétablir une concurrence équitable entre l’Europe et ses partenaires commerciaux. »