« Ils videront les stades »
Par
Editorial La Presse de la Chaîne
Publié le
Voir mes actualités
La reprise des championnats de France s’accompagne de de nombreux scandales autour des droits télévisuels. Pour suivre tous les matchs de Ligue 1 par exemple, il faut compter 50 euros d’abonnements mensuels à différentes plateformes.
La Ligue 2 n’est pas non plus en reste. Elle risquait de ne pas être diffusée, jusqu’à l’arrivée de l’offre de Bein Sportsqui a convaincu la Ligue de leur céder les droits.
Le radiodiffuseur qatari ne s’est pas arrêté là. Pour construire sa grille, Bien a fait modifier le calendrier des matchs de Ligue 2. Il ne reste qu’une seule affiche le samedi, celle de 15h, et une celle du lundi soir.
Les matchs, qui se jouent habituellement le samedi dans les multiplexes à 19 heures, se joueront désormais le vendredi à 20 heures.
Ce retour aux matchs vendredi est dramatique pour les supporters qui habitent loin du stade.
De quoi faire hérisser les fansqui avaient déjà souscrit leur abonnement au stade, à commencer par ceux du SM Caen. De nombreux abonnés à d’Ornano viennent en réalité « de Paris, de l’Orne ou de la Manche », précise Julien. Abonné « depuis 10 ans au SM Caen », le professeur « a lancé la #BoycottBeInSports dès que la nouvelle programmation sera annoncée”.
Professeur à Cherbourg, la programmation le frustre. Cela me prive de ma passion partagée avec mon fils. et amis. C’est notre heure, nos habitudes, et tout va s’arrêter… »
En plus de nuire aux supporters, la chaîne va, selon lui, « se tirer une balle dans le pied en dévalorisant le football. Moins de supporters, c’est moins d’ambiance au stade ». « Ce sont les supporters qui font le football ».
En lançant son hashtag, Julien s’est rendu compte que « la situation touche beaucoup de supporters, dans tous les clubs de France. Tous ces gens vont être privés de ce qu’ils aiment le plus ! Ils vont vider les stades… », s’exaspère-t-il.
« Ils videront les stades »
Alexis.L fait partie de ceux qui accompagnent Julien au stade. Manchois expatrié dans la Sarthe, il a directement ressenti « une immense déception en apprenant le changement. Surtout venant de Bein Sports, groupe pour lequel j’ai toujours eu une très bonne image » .
Alexis avait souscrit à l’abonnement avant le changement et se sent donc mis à l’écart en tant que supporter. « Je suis également déçu par les présidents et les clubs qui n’ont pas voté contre. »
L’éducateur sportif intervient jusqu’à 19h au Mans. Même si je pars pile à l’heure, avec 1h45 de route, j’arrive quand même à la mi-temps. » .
Alexis P. a également renouvelé son abonnement et celui de ses deux enfants en juin. Les horaires de travail et les horaires scolaires de ses enfants seront, si rien ne change, cela les empêchera d’aller à une grande partie des matchs vendredi. »
« Si rien ne change, nous ne pourrons malheureusement pas venir aux matchs »
Heureusement, le premier match de la saison du SM Caen s’est joué le samedi 17 août 2024 à 15 heures, seul match joué le samedi. Les supporters étaient là, « mais on n’a pas chanté », raconte Alexis L. Le stade sonnait très creux à la télé en raison du manque d’ambiance, dû à la grève de tous les groupes de supporters de Ligue 2, dont Caen.
Alexis P. était également présent pour ce qui pourrait être « l’un des seuls samedis. » Participant à la grève, il n’a pas élevé la voix « même si sans chanter c’est assez triste. Je voulais juste revoir Malherbe avec mon fils… »
Des supporters qui, par leur présence, veulent montrer leur soutien aux joueurs mais pas au diffuseur, en le privant d’ambiance sonore pour la retransmission.
Une rencontre avec le ministre des Sports est prévue le samedi 24 août 2024laissant espérer une issue favorable pour les supporters. Comme Julien, Alexis L. est plutôt optimiste. Il attend « une écoute et enfin de la considération de la part de tous les supporters de l’Hexagone ». Si rien ne change, nous ne pourrons malheureusement pas venir aux matchs. » .
Arthur PUYBERTIER
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actualité.