Ils s’appellent Guillaume Bazot, Sylvain Catherine, Maxime Sbaihi et Erwann Tison. Dans » Les échos « du 14 juin, ils réclamaient une réduction du pouvoir d’achat des retraites en France pour améliorer la situation des moins de 35 ans sans affecter les bénéfices des entreprises et les salaires des PDG, dont Carlos Tavares payé 100 000 euros par mois. jour en 2024.
Les commentaires ont été nombreux ce week-end sur le contexte et les résultats possibles des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron. Lui-même était présent à l’antenne, depuis le G7 qui a eu lieu en Italie. Mais tu devais lire » Les échos » vendredi 14 juin pour mesurer les enjeux de cette élection du point de vue des très riches. Dans ce journal appartenant à Bernard Arnault, PDG de LVMH et première fortune de France, l’article de Jean-Françis Pécresse était intitulé « La grande ingratitude des milieux économiques envers Macron ».
Au deuxième paragraphe de cet article publié page 9, on pouvait lire ceci : « Les employeurs et les salariés prennent-ils vraiment la mesure des réformes libérales menées depuis 2017 au bénéfice des entreprises, de l’emploi et du pouvoir d’achat ? Oublions le personnage (de Macron, ndlr) et observons les faits. Quant aux entreprises, dont 70 % ont été aidées, voire sauvées, pendant la crise du Covid-19 – un détail – tout ce dont elles rêvaient, Emmanuel Macron le leur a donné. Sur le plan fiscal d’abord : baisse de 33 % à 25 % du taux de l’impôt sur les sociétés et fin de l’impôt exceptionnel (16,3 milliards d’euros restitués), baisse des impôts de production (11,1 milliards d’euros), suppression de la CVAE (1) » (7,8 milliards d’euros, net d’effet positif sur l’ISF), pérennisation et montée en puissance de l’exonération du CICE (2) (5,2 milliards) ».
La méthode Tavares est toujours plus pour le capital
Si les chiffres abondent pour montrer à quel point les patrons ont été très bien servis depuis 2017, on ne retrouve rien de tel dans cet article concernant la situation des salariés. Pécresse écrit même en forme de justification : « Avant même la nouvelle réforme de l’assurance chômage, en attente, les règles d’indemnisation avaient été durcies afin d’accélérer le retour à l’emploi ». Le durcissement des conditions d’indemnisation du chômage contraint effectivement les travailleurs licenciés à accepter des emplois précaires, mal payés et souvent imposés à temps partiel. Mais l’auteur de l’article s’est bien gardé d’en parler.
Page 18, dans » Les échos » du même jour, titrait : « Stellantis : la méthode Tavares à nouveau sous la pression des investisseurs ». Guillaume Guichard écrit que « depuis sa création, le groupe issu de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler doit convaincre les investisseurs qu’il peut pérenniser les bons résultats obtenus en 2022 et 2023. » La confirmation de ses objectifs financiers n’a pas suffi à inspirer. Le titre a, depuis son plus haut niveau de mars, chuté de 42 %. Le titre a perdu 2,69% jeudi à Paris dans un marché en baisse de 2% sur fond de crise politique française et d’inquiétudes sur les taux.
En mars, Stellantis a annoncé, pour l’exercice 2023, des bénéfices de 18,6 milliards, en hausse de 11% sur ceux de 2022 pour un chiffre d’affaires de 189,5 milliards d’euros, en hausse de 6% sur l’année dernière. En conséquence, la rémunération annuelle de Carlos Tavares s’élève à 36,5 millions d’euros. En hausse de 53 %, elle lui reverse la somme de 100 000 € par jour. Alors qu’Emmanuel Macron a supprimé l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) dès son arrivée au pouvoir, Tavares et consorts peuvent continuer à se gaver sans limite.
Dans son article, Guillaume Guichard se demande également dans quelle mesure l’incertitude politique provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale va nuire à la rémunération des actionnaires de Stellantis, même si la firme a « annoncé que le montant distribué se situerait en 2025 dans la fourchette haute de son budget ». politique de distribution de dividendes (25-30%), contre 25% ces dernières années. Parce que les investisseurs sont inquiets. Stellantis a vu son chiffre d’affaires chuter de 12% au premier trimestre, reflétant la contre-performance de ses ventes.
Quatre sbires du capital veulent piller les retraités !
Enfin, il fallait lire un article publié en page 11 de cette même édition du quotidien « Les Echos » pour savoir qui devrait payer pour améliorer la situation des moins de 35 ans en France. Elle était signée par Guillaume Bazot, Sylvain Catherine, Antoine Levy, Maxime Sbaihi et Erwann Tison, tous présentés comme universitaires et économistes. Leur principale préoccupation était formulée comme suit :
« Pour cette élection intempestive et sa campagne express, nous craignons une mise à jour précipitée des programmes qui donnerait la priorité au vote des retraités au détriment de l’avenir. Rappelons que la réindexation injuste et coûteuse des pensions de retraite sur l’inflation, que nous dénoncions dans ces colonnes, avait justement pour objectif d’assurer leur vote aux élections européennes.» Souhaitant se présenter en défenseurs des jeunes générations, les auteurs de cette chronique ajoutaient : « Comment bien vivre de son travail quand un tiers du salaire est reversé à la fin de chaque mois à des retraités devenus plus riches que le reste de la population ? Comment prendre au sérieux un gouvernement qui augmente les retraites de 14 milliards en début d’année pour se voir contraint, quelques mois plus tard, de faire des économies hâtives dans les dépenses d’éducation et de recherche ? « .
Ces quatre laquais du capital ont occulté le fait que les retraités d’aujourd’hui étaient les travailleurs de l’après-Seconde Guerre mondiale qui, dans des conditions souvent difficiles, ont permis de reconstruire l’économie du pays. Durant leur vie active, ils ont cotisé pour acquérir leurs droits à pension. Mais leurs retraites avaient perdu 7,9% de pouvoir d’achat entre 2017, date d’arrivée au pouvoir du président Macron, et décembre 2023, selon l’Union confédérale des retraités CGT. Ce qui fragilise la situation économique du pays depuis des décennies, c’est la recherche exclusive du profit le plus élevé possible dans les plus brefs délais, comme le montre la direction du groupe automobile Stellantis par Carlos Tavares et son équipe.
Cela justifie clairement la création d’un nouveau Front populaire en France, comme ce fut le cas en 1936.
(1)Contribution sur la valeur ajoutée des entreprises
(2) Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi