« Ils se moquent de nous » : des voyageurs français bloqués au Monténégro après un surbooking

Des vacances qui se sont terminées en catastrophe. Depuis samedi 24 août, plusieurs dizaines de Français venus profiter du Monténégro cet été se sont retrouvés bloqués dans ce petit pays enclavé entre la Croatie, la Bosnie, la Serbie et l’Albanie en raison de la mauvaise organisation de la compagnie aérienne locale : Air Montenegro.

Alors qu’ils devaient s’envoler depuis la capitale, Podgorica, pour revenir à Lyon (Rhône), ces voyageurs ont eu la désagréable surprise d’apprendre que l’avion était plein. « Nous sommes arrivés parmi les premiers mais au moment de l’enregistrement, on nous a dit Non « , raconte Karine, partie en vacances en famille dans les Balkans pendant une semaine avec une autre famille.

Une fois sur place, la compagnie aérienne les informe que le prochain vol n’aura lieu que lundi et qu’il est de toute façon… complet. « Ils nous l’ont dit à moitié en plaisantant, et puis on s’est dit, ils se moquent vraiment de nous », se plaint cet habitant de l’Ain. En fin d’après-midi, les voyageurs ont été acheminés vers un hôtel cinq étoiles, non loin de l’aéroport, dans de très bonnes conditions, les frais d’hébergement et de restauration étant pris en charge par la compagnie.

Aucune nouvelle de l’entreprise depuis 36 heures

Pourtant, dès qu’ils ont posé leurs valises à l’hôtel, la compagnie n’a donné aucune nouvelle pendant 36 heures. « Nous n’avons eu des nouvelles que du groupe Framatome, via leur agence de voyages qui leur a indiqué que de nombreuses offres avaient été faites, mais qu’elles avaient toutes été refusées par Air Monténégro qui a alors décidé de ne plus y répondre », explique Karine.

Ce n’est que ce lundi matin qu’un employé d’Air Monténégro est finalement venu proposer une alternative aux malheureux passagers, en leur proposant un vol ce lundi soir à destination de Nantes (Loire-Atlantique). « Ils nous ont dit Par contre, vous pouvez vous débrouiller pour aller à Lyon ensuite, mais on vous rembourse. », explique la mère. Un plan B qui ne convient pas à Hamza, 23 ans, qui n’est pas en mesure de payer les frais à l’avance.

« On a décidé de rester, parce que je n’ai pas forcément les moyens et même si j’en avais, je ne fais pas confiance aux compagnies aériennes… donc on a choisi la solution de secours », explique celui qui avait prévu de rentrer avec son ami après deux semaines de vacances. La solution de secours est de rester sur place jusqu’à samedi avec son ami, dans l’hôtel payé par la compagnie aérienne – soit sept jours de « vacances » supplémentaires.

« J’ai dû prendre un congé sans solde »

Même s’il craint que la situation ne se reproduise samedi, il explique qu’il ne peut « pas vraiment faire autrement ». « Je devais retourner au travail demain (Mardi) J’ai dû prendre un congé sans solde jusqu’à lundi prochain. J’ai dû leur envoyer plusieurs articles de presse expliquant la situation pour leur prouver que je n’étais pas simplement assis là à bronzer », ironise le jeune homme.

« Cela rallonge mes vacances, mais j’aurais préféré qu’elles se passent normalement. Je ne roule pas sur l’or, mais il fait beau, on a de quoi manger et on sait où dormir. La situation est compliquée, mais pas terrible », relativise-t-il, précisant que ses vacances ne sont pas gâchées. « Je leur en veux surtout pour la communication », s’emporte-t-il.

Un avis partagé par Karine, qui a pu profiter de la piscine et de la salle de sport de l’hôtel pour « se défouler ». « Tout ce qu’on veut, c’est être remboursée », clame celle qui a trouvé un vol mardi matin avec deux escales à Vienne (Autriche) et Francfort (Allemagne) pour rentrer chez elle. « Si on ne va pas aller jusqu’au procès, on veut surtout prévenir les autres voyageurs qu’ils doivent être vigilants avec cette compagnie », conclut-elle.

Contactée par Le Parisien, la compagnie aérienne n’a pas répondu à nos demandes.