« Ils savent qu’il peut y avoir des imprévus, cela fait partie de leur métier », explique un membre de la Cité de l’espace à Toulouse.

Butch Wilmore et Suni Williams devaient rester huit jours à bord de l’ISS mais y resteront finalement jusqu’en février 2025. Une situation tout à fait gérable pour des astronautes aussi expérimentés, selon Olivier Sanguy, de la Cité de l’espace à Toulouse.

« Tous deux ont déjà effectué des missions de six mois, ils ont même été commandants de station au cours de leur carrière. Ils ne sont pas dans l’inconnu. »« Je suis désolé, mais je ne suis pas sûr que ce soit le cas », explique dimanche 25 août sur franceinfo Olivier Sanguy, rédacteur en chef de l’actualité spatiale à la Cité de l’espace à Toulouse, alors que deux astronautes sont bloqués à bord de l’ISS. Butch Wilmore et Suni Williams sont partis avec la capsule Starliner de Boeing. Ils devaient rester huit jours à bord de l’ISS mais resteront finalement jusqu’en février 2025 et reviendront à bord d’un vaisseau envoyé par Space X.

franceinfo : Dans l’ISS, faudra-t-il rationner la nourriture ?

Olivier Sanguy : Non, il ne faudra pas rationner car il y a des vols cargo automatiques et la NASA a déjà dit qu’elle ajusterait ce qu’elle enverrait, notamment concernant la nourriture, l’eau et les vêtements pour s’adapter à un équipage de neuf au lieu de sept. Donc c’est prévu, il reste toujours un peu de surplus. Ils savent s’adapter, c’est le troisième vol pour ces deux astronautes. Ils savent que lorsqu’ils partent, il peut y avoir des imprévus. Ils ne sont pas du tout dans l’inconnu. Cela fait partie de leur métier et la NASA a répété que le moral était bon.

Huit jours, ce n’est pas huit mois, sont-ils prêts à tenir aussi longtemps dans l’espace ?

Ils devront faire du sport. Les muscles ne sont pas utilisés là-haut. On perd de la masse musculaire et osseuse. Ils en feront donc environ deux heures par jour. Tous deux ont déjà fait des missions de six mois, ils ont même été commandants de la station au cours de leur carrière. Des missions de huit mois dans l’ISS, ce n’est pas extraordinaire. Il y a déjà eu des séjours d’un an. (Concernant l’oxygène), là non plus, il n’y a pas de problème. Il y en a toujours plus que ce qui est nécessaire à bord de l’ISS. Ils ne sont jamais en réserve.

En dehors du sport, que feront-ils de leurs journées ?

Ils sont intégrés aux travaux de l’Expédition 71 et bientôt de l’Expédition 72. Ils ont commencé à aider leurs collègues, ils connaissent parfaitement l’ISS pour l’entretien de la station. Ils vont aussi faire des expériences. Cela soulage leurs collègues. Là-haut, on fait toujours environ 200 expériences scientifiques en permanence.

En termes d’images, peut-on parler d’une catastrophe ?

C’est indéniable, c’est catastrophique en termes d’image. Maintenant, la Nasa a dit qu’elle voulait un deuxième vaisseau. Elle a demandé à Boeing de réparer ce qui devait l’être, de comprendre la panne technique et de livrer un vaisseau qui fonctionne plus tard. La Nasa veut deux prestataires. Comme ça, quand il y a un problème technique, il y a toujours un plan B. Le Starliner, la capsule de Boeing, est conçu pour faire ces voyages, ces navettes entre la Terre et la station et peut-être même des voyages privés plus tard, ce que fait déjà Space X. Mais tant que la capsule n’aura pas été certifiée par la Nasa, Boeing ne verra pas le marché commercial s’ouvrir à elle.