« Ils ont un âge, une espérance de vie statistique », quand un acheteur s’intéresse plus aux mathématiques qu’à la santé des vendeurs
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Viager : « Ils ont un âge, une espérance de vie statistique », quand un acheteur s’intéresse plus aux mathématiques qu’à la santé des vendeurs
Viager : « Ils ont un âge, une espérance de vie statistique », quand un acheteur s’intéresse plus aux mathématiques qu’à la santé des vendeurs
(Envoyé spécial / France 2)
Petites retraites, envolée de l’immobilier… La vente de viagers séduit de plus en plus de Français, qui y voient un moyen de rester chez soi grâce à une rente mensuelle versée par l’acquéreur. Mais comment fonctionne le viager ? « Envoyé spécial » se penche sur ce dispositif un peu complexe.
Pour l’acquéreur, le prix d’un bien en viager se décompose en deux parties : d’une part une rente mensuelle, et de l’autre une somme en espèces, appelée le « bouquet ». Plus ce bouquet est important, moins la pension mensuelle sera importante. Le viager séduit des acheteurs plutôt fortunés : le bouquet est payé en espèces, il n’est pas possible d’emprunter.
Pascal Larbier, 52 ans, est chef d’entreprise. Ce patron d’une entreprise informatique mise sur le viager pour accroître son patrimoine. Depuis 2017, il a déjà acheté quatre propriétés de cette manière. Dans cet extrait de « l’Envoyé spécial », auprès d’un agent immobilier, il étudie la possibilité d’un cinquième achat. Il s’agit d’un appartement pour lequel il paierait un bouquet de 140 000 euros. Le loyer mensuel demandé est de 992 euros, auquel il faut ajouter les charges de l’appartement, soit « 1 220 euros à retirer chaque mois« . Mais pour combien de temps ? Comment estimer la durée théorique de la période pendant laquelle il versera cette rente ?
L’échelle Daubry, un calcul basé sur l’espérance de vie statistique
Pour calculer cette durée, il existe une échelle, l’échelle Daubry. Elle s’appuie sur les données d’espérance de vie fournies par les compagnies d’assurance et l’Insee. Pour une femme de 81 ans et un homme de 78 ans, comme c’est le cas du couple vendeur, le tableau indique une espérance de vie de 13,2 ans. « En théorie, statistiquement, le dernier membre survivant du couple vivra encore treize ans« , explique l’agent immobilier.
Avec le problème moral qu’elle peut poser, car elle dépend de la durée de vie des vendeurs, la vente en viager souffre encore d’une mauvaise image. Mais ce calcul mathématique apaise la conscience de l’acheteur potentiel : « Imaginez que lors d’une visite, je commence à m’intéresser à l’état de santé des gens que j’ai en face de moi… ça deviendrait quelque chose de super malsain ! Je ne m’intéresse qu’aux mathématiques : ils ont un âge, un âge statistique espérance de vie, et on s’arrête là !« , rassure Pascal Larbier.
Extrait de « Le viager, la bonne affaire ? », un rapport à revoir dans « Envoyé spécial » le 2 mai 2024.
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