« Ils offraient aux familles 4 000 euros par mois pour deux enfants » : dans le village des enfants placés dans le Nord
Le héros de cette histoire est le silence. Il triomphe en ce samedi après-midi d’octobre, à peine perturbé par le tintement des outils devant quelques fermes en rénovation. Mouhet est une perle dans le chapelet de villages endormis qui bordent l’autoroute A20, entre Châteauroux et Limoges. Le terme diagonale du vide a été inventé pour ce territoire, frontière des départements de l’Indre, de la Creuse et de la Haute-Vienne. On y vient pour le prix imbattable du terrain, pour la chasse, les chevaux, la pêche. Nous partons aussi, à en croire les panneaux « À Vendre » des agences immobilières sur tant de volets fermés.
Le silence pèse comme un couvercle sur Michèle et Thomas (les prénoms ont été modifiés). Ils sont restés silencieux pendant 24 heures en garde à vue, aucun de leurs proches n’est au courant du contrôle judiciaire qu’ils respectent scrupuleusement depuis quatre ans. Ce couple sera présent sur le banc des accusés, au procès qui s’ouvre à partir de lundi au tribunal correctionnel de Châteauroux.