Îles mystérieuses, villages perchés, falaises splendides… Voyage en Thrace, à la découverte d’une Grèce à la confluence de deux mondes
GRAND RAPPORT – Au nord de la mer Egée, cette région frontalière de la Bulgarie et de la Turquie est une terre mythique. Du culte énigmatique des Grands Dieux sur l’île de Samothrace à la prédication de l’apôtre Paul à Philippes, en passant par la naissance de Méhémet Ali à Kavala, l’Histoire s’est construite en Thrace, où rivières et montagnes forment une nature majestueuse.
Un matin au Louvre, emportée par le flot des visiteurs qui dévalent l’escalier Daru, je lève instinctivement la tête vers la fameuse Niké sans bras ni tête, qui se trouve au sommet. Ses ailes déployées semblent soudain me protéger de la marée humaine. Perchée sur la proue d’un bateau, avançant sa jambe droite et rejetant ses épaules en arrière, la statue lutte visiblement contre le vent, dévoilant un magnifique drapé magnifiant des courbes sensuelles. Rapportée en 1863 par Charles Champoiseau, consul français en poste dans l’Empire ottoman, la Victoire de Samothrace, qui date du IIe siècleet siècle avant J.C. trône depuis cent cinquante ans au sommet de l’escalier napoléonien. Mais sur qui veille-t-il depuis vingt et un siècles ?
A Samothrace, berceau de la Victoire
Pour la découvrir, direction Alexandroupolis, une ville moderne à deux pas de la Turquie, où les Stambouliotes viennent faire la fête le week-end. De son port, le seul ferry quotidien part pour Samothrace, située à une cinquantaine de kilomètres au sud…
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