Il y aura une usine de lithium en France, et elle transformera tout un village

L’extraction du lithium en France est un sujet très controversé, mais il y va de la souveraineté industrielle. Un site alsacien va ouvrir, pour une production de plus de 28 000 tonnes par an. L’activité sera assurée par une entreprise également alsacienne, Viridian Lithium.

Quatorze hectares, près du village de Lauterbourg. A l’extrême nord de l’Alsace, l’entreprise Viridian Lithium a signé une promesse de bail pour inaugurer en 2027 ce qui deviendra la première usine française de lithium. L’objectif est de taille. La raffinerie doit porter à plus de 28 000 tonnes par an la production d’un minerai devenu indispensable à la production de batteries pour voitures électriques. A l’heure actuelle, la France dépend à 90 % de la production australienne, chinoise et chilienne.

Jusqu’à présent, c’est dans l’Allier que la France espérait s’offrir une garantie de protection de sa souveraineté. Mais les blocages s’enchaînent depuis quatre mois, et la production n’est pas attendue avant 2028. Pour doubler ce projet, Viridian Lithium à Lauterbourg en Alsace a lancé un projet pilote d’extraction à la fin de l’année dernière, grâce à la centrale géothermique de Rittershoffen, située non loin du village. Pour ce faire, l’entreprise a extrait des eaux souterraines chauffées à plus de 170 degrés, et contenant 0,2 % de lithium.

C’est de cette source que la raffinerie compte tirer ses 28 000 tonnes de minerai, mais aussi d’une autre, située sur un autre site géothermique, dans le village de Soultz-sous-Forêts, rapporte Franceinfo. Cela suffira-t-il ? En clair, ce n’est pas sur le site de la raffinerie que le lithium sera extrait. L’usine se contentera de la conversion et de la purification. Le chantier devrait toutefois être coûteux, entre 145 et 165 millions d’euros, mais ouvrira de nouvelles perspectives d’emploi pour l’Alsace, environ 250 postes directs et 600 postes indirects.

La France après le Portugal pour le lithium européen

Dans le reste de l’Europe, c’est le Portugal qui est le plus surveillé. Après l’échec des négociations avec les habitants de la Serbie, c’est au cœur du pays de la péninsule ibérique que certains industriels lorgnent les projets et les politiques. Elon Musk, le patron de Tesla, y avait fait un déplacement très discret au début du mois. Les réserves portugaises sont tout simplement les plus importantes d’Europe, et sécuriser une partie de sa production pour un constructeur est devenue la nouvelle priorité, comme ce fut le cas pour les microprocesseurs destinés aux marques technologiques.

Viridian Lithium se réserve déjà l’agrandissement de son foncier avec six hectares supplémentaires, et a annoncé en 2022 vouloir atteindre 100 000 tonnes de production de lithium par an d’ici 2030. Pour l’aider, c’est aussi le ministère de l’Economie et son plan France 2030 qui n’a pas hésité à mettre la main à la poche. Avec l’entreprise, quatre autres projets ont été retenus dans la catégorie « métaux critiques », avec une enveloppe de 100 millions d’euros à se partager.

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Source :

Franceinfo