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« Il y a une vraie crise et les perdants, ce sont les catholiques », déplore la théologienne Anne Soupa.

Selon la théologienne Anne Soupa, « le système est obsolète » et « ne fait que créer un vide à l’intérieur de l’Église ».

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La théologienne Anne Soupa, le 29 mai 2020 en l'église de Vallouise, au sud des Alpes françaises. (OLIVIER CHASSIGNOLE/AFP)

« Il y a une véritable crise et les perdants sont les catholiques et l’ensemble de la société » déplore la théologienne Anne Soupa, sur franceinfo, dimanche 10 novembre, après le report des annonces sur le soutien aux adultes victimes de violences sexuelles dans l’Église, par la Conférence des évêques de France, « fin mars, début avril ». « Le processus s’enlise »affirme celui qui a cosigné, fin 2021, un appel à la démission des évêques après le dépôt du rapport Sauvé. « Avec les évêques, le problème n’est pas ce qu’ils disent, le problème c’est ce qu’ils ne disent pas, c’est le silence qu’ils gardent sur beaucoup de sujets »affirme-t-elle.

Anne Soupa dénonce « désir de rester entre les acteurs cléricaux et de ne pas impliquer suffisamment les laïcs dans le processus de réforme », UN « système remis en cause par le rapport Ciase » (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) en 2021. Le théologien explique que le «Le travail de réforme n’a toujours pas été entrepris»alors que « le système est obsolète » Et « ne fait que créer un vide à l’intérieur de l’Église. » Selon elle, « L’institution actuelle ne parvient pas à assurer le bien des fidèles et l’annonce de l’Évangile ». Elle affirme par ailleurs que les évêques « ont paralysé tous les groupes de travail qui avaient été décidés après le rapport Ciase ».

Concernant les révélations d’agressions sexuelles visant l’abbé Pierre, Anne Soupa affirme qu’il s’agit « évident » que les évêques « n’ont pas fait tout ce qu’ils pouvaient pour limiter l’influence de l’abbé Pierre sur les femmes en particulier. » « Les archives ont été ouvertes, mais les archives s’arrêtent dans les années 1970, après quoi le dossier est vide, donc on peut se poser des questions », souligne-t-elle.

Le théologien « constate que les églises se vident, que les rangs des fidèles s’éclaircissent ». « Malheureusement, l’image que donne aujourd’hui l’Église est une image négative d’acteurs qui n’avancent pas dans un processus de réforme clair et direct »alors que « la situation est critique »ajoute-t-elle.

Cammile Bussière

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