« Il y a une erreur politique », dénonce le président de la Collectivité Territoriale de Guyane
« Plutôt que de tenter ce passage par la force, le gouvernement aurait dû prendre le temps d’en discuter », estime Gabriel Serville qui, avec d’autres élus d’outre-mer, réclame le retrait du texte.
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« Il y a une faute politique »critique lundi 20 mai sur franceinfo Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane qui, avec plusieurs autres élus d’Outre-mer, appelle à « retrait immédiat » de réforme en Nouvelle-Calédonie. Une vingtaine d’élus dont les présidents des régions de La Réunion, de Martinique et de Guyane et le président du département de Guadeloupe ont publié un article sur le site Outre-mer la 1ère.
« Nous demandons au gouvernement de retirer ce texte afin de retrouver la paix et la sérénité qui doivent naturellement régir ces discussions », a expliqué Gabriel Serville. « Il y a un continuum dans l’action de l’État que le gouvernement est censé représenter. Je considère que plutôt que de tenter ce passage par la force, le gouvernement aurait dû prendre le temps d’en discuter »a-t-il estimé.
Le vote du Parlement sur un dégel du corps électoral pour les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, qui doivent avoir lieu à la fin de l’année, a déclenché la colère des indépendantistes. « Quand on voit les engagements qui ont été pris par les différents gouvernements successifs en arriver là simplement parce qu’il y a une parole qui n’a pas été respectée, je trouve cela extrêmement regrettable », il a déploré.
« On a vraiment un sentiment d’aveuglement et de surdité de la part du gouvernement à Paris. »
Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyanesur franceinfo
« Si nous voulons vraiment sortir de cette impasse, le gouvernement doit écouter beaucoup plus attentivement les revendications qui sont formulées », a estimé le président de la Collectivité Territoriale de Guyane.
Le président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, a décidé de ne pas signer ce texte, gêné par le fait qu’il exige avant toute discussion le retrait d’un texte adopté par le Parlement et par l’absence de condamnation des violences : « Je condamne cette violence, mais une fois qu’on l’a condamnée, il faut se poser la question de connaître son origine profonde », répond Gabriel Serville. Après, « la question de savoir s’il faut d’abord remettre de l’ordre avant de discuter, ou s’il faut retirer le texte pour entamer la discussion, à mon avis, doit être tranchée très rapidement »il a dit.
Gabriel Serville comprend que c’est difficile à faire « machine arrière »mais il met en garde Emmanuel Macron sur le risque de « contagion » en outre-mer : « Pour nous, il ne s’agit pas de contester l’autorité, ni du président ni de son gouvernement, mais nous sommes confrontés à une situation qui pourrait nous conduire vers de nouveaux rebondissements, en imaginant aussi l’effet de contagion que cela pourrait entraîner à d’autres. certaines parties des territoires d’outre-mer.