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Il y a dix ans, le Vatican reconnaissait l’État de Palestine

Alors que la guerre fait rage à Gaza et que les appels internationaux au cessez-le-feu se multiplient, trois nouveaux pays européens, la Norvège, l’Espagne et l’Irlande, ont annoncé mercredi 22 mai qu’ils allaient reconnaître officiellement l’État. de Palestine. Aujourd’hui, sur les 193 pays membres des Nations Unies, 146 le reconnaissent. De son côté, le Vatican, le plus petit État du monde, s’est engagé dans cette voie en 2015.

Les circonstances d’un accord historique

A l’époque, le Vatican n’en était pas à son premier accord avec les représentants palestiniens. Mais le caractère historique du document, qui remplace celui conclu en 2000 avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), tient à l’utilisation d’un nouveau titre pour l’un des signataires : « État de Palestine ».

La solution à deux États est en fait une position constante de la diplomatie vaticane. Déjà en 2003, Jean-Paul II déclarait devant l’ambassadeur israélien Oded Ben-Hur que le conflit « ne serait résolu que lorsqu’il y aurait deux États indépendants et souverains. »

Mais il a fallu attendre la reconnaissance de la Palestine comme État non membre observateur des Nations Unies en novembre 2012 pour que le Vatican s’implique à nouveau sur la question. Début 2013, Benoît XVI a ainsi renouvelé « l’espoir qu’avec le soutien de la communauté internationale, Israéliens et Palestiniens s’engagent à cohabiter pacifiquement dans le cadre de deux États souverains ».

Deux ans plus tard, après un conclave et un voyage en Terre Sainte, où le pape a prié devant le mur séparant Israël de la Cisjordanie, un nouvel accord a abouti. A l’occasion de la canonisation de deux saintes palestiniennes – Sœur Marie Alphonsine Ghattas et Sœur Marie de Jésus Crucifié – le Vatican conclut un nouvel accord avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et emploie cette fois-ci le nom de l’État de Palestine.

Une dimension politique assumée

Le texte, signé le 26 juin 2015 par le secrétaire aux Relations avec les États, Mgr Paul Gallagher, renouvelle la protection des activités déployées par l’Église catholique dans la région. Parmi eux, la liberté religieuse des chrétiens, l’assurance de leur libre accès aux lieux saints sur la terre où le Christ est né et quelques questions de gestion des terres.

Si l’accord s’inscrit dans la continuité de la diplomatie du Vatican avec ce territoire, la décision prend néanmoins une dimension politique assumée. Mgr Gallagher n’a pas caché son espoir de faire de cet accord un « stimulant » qui peut « aider les Palestiniens à voir l’établissement et la reconnaissance d’un État de Palestine indépendant, souverain et démocratique qui vit en paix et en sécurité avec Israël et ses voisins. »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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