Il y a 20 ans sortait un Doom pas comme les autres. Il faudra attendre 12 ans pour que ce FPS revienne des enfers

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Portes ouvertes

Dans l’histoire du jeu vidéo, Doom a laissé des traces indélébiles comme des flaques de sang dans un abattoir.. A sa sortie le 10 décembre 1993, le premier Doom est qualifié de révolutionnaire par la presse. Le logiciel d’id Software imaginé par Romero et Carmack s’impose comme une référence dans un genre que les initiés appelleront «semblable à un destin funeste » avant le terme « FPS » se démocratise. Le titre rapporte 100 000 dollars dès son premier jour d’exploitation avant d’atteindre très vite le million. Dans la foulée, en 1994, le studio sort Doom 2 qui est également un succès. Doom est partout, même sur Super Nintendo et Windows 95 avec Bill Gates qui n’hésite pas à donner de sa personne pour promouvoir le logiciel. Accusé de rendre les jeunes violents à cause de ses fusillades sanglantes et des symboles sataniques utilisés, Doom se vend toujours par cargos. Qu’il est loin le temps où les développeurs du studio donnaient naissance à Hover Tank 3D sur DOS en toute confidentialité !

Vous connaissez le dicton : il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Même si les flammes de l’enfer alimentent la forge d’id Software. Tandis que le « semblable à un destin funesteAlors que les Doom 64 font leur chemin sur consoles, notamment sur Nintendo 64 avec GoldenEye 007 et Turok, Doom 64 sort sans apporter de changements majeurs à la formule. Les couloirs défilent dans un level design toujours aussi réussi, mais le « petit plus » n’est pas là. À l’heure où les jeux évoluent rapidement, la presse pointe l’immobilisme de la franchise avec un doomguy qui n’a d’autre objectif qu’ouvrir des portes, qui ne peut ni sauter ni viser vers le haut ou vers le bas tandis que les missions et dégâts localisés de GoldenEye 007 font grand bruit. Développé sans John Romero, ce dernier ayant quitté l’entreprise en 1996, cet épisode fait prendre conscience à id Software qu’il va falloir retravailler la formule pour espérer créer – à nouveau – l’événement.

Voir ou détruire ? Il faut choisir

Après Doom 64, la franchise hiberne. Elle qui avait connu un rythme de sorties infernal avec trois jeux en magasin en moins de quatre ans, est cryogénisée. Lorsqu’elle se réveille le 3 août 2004 avec Doom 3, elle est métamorphosée. id Software prend le démon par les cornes : les joueurs ont-ils pleuré de joie devant les magnifiques graphismes de Far Cry ? id Tech 4 frappe encore plus fort avec des effets de lumière à couper le souffle. Les fans de FPS ont adoré l’expérience scénarisée et scénarisée proposée par Half-Life ? Doom 3 abandonne les portes ouvertes sans but au profit d’une immersion viscérale dans une histoire plus rythmée.Afin de rester pertinente, la franchise choisit de ne pas rester dans sa zone de confort.

Doom 3 abandonne non seulement sa philosophie old-school en faisant des efforts pour rester dans le coup face à une concurrence féroce, mais il se permet de surprendre tout le monde avec une mécanique qui déstabilise les critiques comme les joueurs. En effet, id Software décide d’aller vers l’horreur, à tel point qu’on retrouve une idée que n’auraient pas renié les survival-horror du début des années 2000 : le joueur doit jongler astucieusement entre sa lampe torche et son arsenal. Autrement dit, il doit constamment choisir entre braver l’obscurité en s’allumant ou sortir une arme pour repousser une menace. Il y a 20 ans, ce choix de design – courageux – plaisait autant qu’il faisait grincer des dents.

«La plupart du temps, l’obscurité nous force à avancer armés seulement de notre bâton lumineux heureusement autonome, sachant pertinemment qu’au moment où nous nous y attendons le moins, un déluge gluant et putride nous tombera dessus et nous sera alors désarmé. Presque aveugles et vulnérables, nous nous sentons rapidement tout petits » nous avons écrit en 2004 dans notre test. Nous avons ajouté : « Ce choix a une contrepartie qui sera plus ou moins bien vécue selon votre degré de tolérance à l’incohérence. Au bout de quelques heures, on finit par se lasser de cette astuce abusive qui fait qu’il est impossible à notre space marine de s’allumer en tenant une arme. En 2145, est-il impossible de trouver un rouleau de scotch dans une base martienne ?« .

En réponse aux critiques, id Software proposera une édition «BFG » changer cette mécanique et vous permettre d’allumer tout en visant. En gardant l’esprit run & gun des précédents épisodes tout en adoptant les codes du survival-horror, Doom 3 a reçu de très bonnes notes. Il est devenu un succès commercial, même si certains fans de la première heure ont critiqué un multijoueur qui aurait mérité plus de soin.

Entre tradition et modernité

Quand on a dans ses caisses une licence comme Doom, qui doit à la fois plaire aux fans hardcore tout en devant évoluer pour rester dans l’air du temps, il y a de quoi trembler au moment d’écrire les premières lignes de code d’un nouvel épisode.id Software a compris qu’il y avait des limites à ne surtout pas franchir avec sa franchise, au risque de diviser dangereusement sa communauté. Sous la houlette de Bethesda, le studio réfléchit à un éventuel Doom 4 mais ne parvient pas à trouver le bon équilibre entre tradition et modernité. Jason Schreierles premières versions empruntent des idées à Call of Duty sans que le logiciel ne parvienne à réaliser quoi que ce soit d’intéressant.

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Après un développement chaotique et après le départ de John Carmack en 2013, c’est finalement en 2016, soit 12 ans après le troisième volet, que Doom revient dans une version plus «FPS rapide » que jamais. En 2020, Doom Eternal suit les traces de ce reboot tout en apportant diverses évolutions. Au moment où nous écrivons ces lignes, id Software a annoncé Doom : The Dark Ages lors du Xbox Games Showcase. Et devinez quoi ? Son trailer est l’un des plus regardés de tout le Summer Game Fest. Pour revenir à Doom 3, il peut être joué sur nos consoles modernes dans sa version «BFG« , c’est-à-dire avec la lampe de poche attachée à l’armure, grâce au remaster réalisé par Panic ButtonJoyeux anniversaire, Doom 3 !