Le séjour en Espagne s’est plutôt bien passé. C’est au retour en France, à Chenac-Saint-Seurin-d’Uzet, non loin de Royan (17), que la pilule a été difficile à avaler. John Stephen et son épouse, un couple de retraités qui tient un petit gîte dans ce village d’un peu moins de 600 habitants, ont reçu une première facture du groupe Shell, en janvier, pour le chargement de leur voiture électrique, une MG4, sur une borne dans un parking de Madrid. « J’ai rechargé mon véhicule avec ma carte Shell entre le 25 et le 26 décembre, jour de notre départ, pour 18,88 kWh est-il indiqué. Même si j’ai trouvé les frais de connexion exorbitants, j’ai accepté les 71,77 euros », raconte-t-il. Sauf que quelques jours plus tard, une seconde facture arrive à leur domicile, toujours pour le même chargement, mais de 1 124 euros cette fois-ci. La somme ayant été débitée sur le compte en banque.
« Sur cette seconde facture, la recharge aurait prétendument démarré à 12 h 34, le 25 décembre, mais c’est impossible. Nous étions à ce moment-là dans un taxi Uber. Le détail indique 10 kWh de chargement mais des frais de connexion de 925,40 euros. Soit l’équivalent de plus de douze jours », n’en revient toujours pas l’intéressé qui a conservé tous les justificatifs. « Or, nous avons bien quitté les lieux avant 10 heures, le 26 décembre. »
« C’est silence radio. Personne ne m’a contacté et je n’ai reçu aucun courrier »
Un parcours du combattant
C’est à partir de là que commence le parcours du combattant. Un premier mail pour tenter de se faire rembourser reste sans réponse. Un courrier envoyé avec accusé de réception, en anglais et en français, au siège du groupe à Amsterdam fait, lui aussi, chou blanc. John Stephen se décide alors à composer le numéro destiné aux urgences lors d’un problème sur une borne Shell. « Je suis tombé sur quelqu’un de très sympathique basé en Irlande. Il m’a confirmé que la seconde facture n’était pas normale. Je lui ai demandé un numéro de téléphone pour contacter le siège, mais il m’a répondu que ce n’était pas possible, qu’il fallait écrire de nouveau au service financier. Ce que j’ai fait », assure le Chenacais qui s’attendait, enfin, à être remboursé. Il attend toujours. « C’est silence radio. Personne ne m’a contacté et je n’ai reçu aucun courrier. »
« Je ne dois pas être le seul dans ce cas »
Dépité par la situation, et surtout énervé de cette fin de non-recevoir alors qu’il s’estime lésé, John Stephen a déposé plainte il y a une dizaine de jours au tribunal des petites créances à Saintes. « Je sais que la démarche va prendre du temps mais c’est une question de principe. D’autant plus que je ne dois pas être le seul dans ce cas. Et si ça n’aboutit pas, je me tournerai vers l’Europe », prévient-il.
En attendant, il a désactivé sa carte Shell. « C’est fini. Je ne me ferai plus avoir. Il existe d’autres opérateurs de réseau de recharge. » Chez lui, le Chenacais n’a pas ce type de souci. Il a en effet installé une borne alimentée par des panneaux solaires. « Ça me suffit pour recharger ma voiture. » Et là, il sait qu’il y aura toujours quelqu’un pour lui répondre…