Alors que la menace d’une nouvelle grève des contrôleurs se profilait pour le mois de mai, ce lundi 22 avril 2024, les syndicats ont écarté cette possibilité après qu’un accord ait été trouvé.
Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont signé lundi un accord avec la direction sur la fin de carrière des cheminots, qui permet d’écarter la menace d’une nouvelle grève des contrôleurs lors des ponts de mai. Après la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots la semaine dernière, Sud-Rail a annoncé ce lundi son intention de signer cet accord après consultation de ses adhérents, une unanimité rare au sein du groupe public ferroviaire.
Accord conclu
L’accord prévoit, entre autres, une amélioration du système de retraite anticipée, notamment pour les cheminots ayant occupé des postes d’une pénibilité avérée. Ces derniers, parmi lesquels figurent les chauffeurs, pourront engager une « cessation anticipée d’activité » 30 mois avant leur départ à la retraite dont 15 mois travaillés rémunérés à 100 % et 15 mois non travaillés rémunérés à 75 %.
Pour les contrôleurs, le dispositif est encore plus avantageux avec un arrêt d’activité étalé sur 36 mois dont 18 mois de non-travail rémunérés à 75 %. L’accord permet « compenser en partie les effets néfastes de la réforme des retraites », a déclaré à l’AFP le secrétaire fédéral de Sud-Rail, Erik Meyer. Les membres du syndicat ont voté massivement en faveur d’une signature.
Menace de fin de grève
En conséquence, Sud-Rail a décidé de ne pas déclencher de grève en mai, comme le syndicat avait menacé de le faire après le premier coup de semonce de la grève des contrôleurs, en plein week-end de vacances scolaires de février. .
Le collectif informel regroupant les contrôleurs, le Collectif national ASCT (CNA), a également indiqué qu’il n’appellerait pas à la mobilisation. Sud avait déposé un préavis pour tout le mois de mai pour peser sur les négociations sur les fins de carrière, initialement prévues plus tard dans l’année mais avancées pour désamorcer le conflit des contrôleurs.
Une signature de l’ensemble des partenaires sociaux sur un sujet aussi important est très rare à la SNCF, selon les syndicats du groupe ferroviaire. Pour la CFDT-Cheminots, cela « marque le premier acte de la ‘plateforme de progrès social' » recherché par Jean-Pierre Farandou et présenté en février pour répondre à la grève des contrôleurs.
D’autres dispositions de l’accord incluent le travail à temps partiel de fin de carrière, rémunéré 10 % de plus que le temps effectivement travaillé. La direction a également proposé la création d’un niveau d’ancienneté supplémentaire pour améliorer la rémunération des cheminots en fin de carrière.