Il n’y a rien de blasphématoire à détourner « la Cène » – Libération

Ceux qui s’offusquent de la séquence du spectacle orchestrée par Thomas Jolly, soupçonnée d’être une parodie de la Cène du Christ, semblent oublier que le tableau de Léonard de Vinci n’est qu’une représentation. Y faire allusion ne constitue pas une offense.

AJ+3 de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, l’affaire prend une tournure mondiale. La référence de l’islam sunnite, l’institut Al-Azhar du Caire, a condamné à son tour ce week-end la « séquence » soupçonné d’être une parodie de la Dernière Cène, dernier repas du Christ instituant l’Eucharistie, l’un des sacrements majeurs de la foi chrétienne. « Insulter le Christ ou l’un des prophètes est de l’extrémisme et de la sauvagerie irréfléchie », La polémique dépasse en effet largement les cercles catholiques. Un important responsable évangélique français, Samuel Peterschmitt, qui dirige une méga-église à Mulhouse (Haut-Rhin), a lancé lundi une pétition sous forme de lettre ouverte au président de la République, qui a déjà recueilli 20 000 signatures. Le texte proteste contre le fait que la France, lors de l’ouverture des Jeux olympiques, « a choisi de se présenter au monde comme une nation ouvertement païenne opposée à la foi chrétienne. »

Bien que personne ne prononce ouvertement le mot « blasphème », la virulence des réactions place la polémique, en effet, à ce niveau, non sans