« Il n’y a pas de trésor caché dans l’économie française ! » : Villeroy de Galhau appelle à reconnaître les « exigences de la réalité » – 11/07/2024 à 09:40
Le gouverneur de la Banque appelle à renforcer les « atouts » de l’économie française, qui tournent selon lui autour de son tissu d’entreprises.
François Villeroy de Galhau, le 12 avril 2023, à Washington (GETTY IMAGES NORTH AMERICA / KEVIN DIETSCH)
« Dire la vérité et faire la lumière sur les exigences de la réalité, c’est respecter le peuple français. » Quatre jours après le second tour des élections législatives, le gouverneur de la Banque de France a appelé
franceinfo
pour « reconnaître les exigences de la réalité » et éviter des « coûts salariaux excessifs » pour les entreprises.
Interrogé sur les propositions d’augmentation massive du salaire minimum et d’augmentation des impôts, François Villeroy de Galhau a appelé à renforcer les « atouts » de l’économie française.
« Nous sommes la 7ème économie mondiale, il y a 30 millions de Français qui travaillent, il y a beaucoup d’entreprises performantes : il faut capitaliser sur ces atouts »
insiste-t-il, mettant en garde contre des propositions conduisant à des « coûts salariaux excessifs ».
« Le seul trésor de l’économie française, c’est notre travail ! »
Cette observation le conduit à ce rappel :
« Il n’y a pas de trésor caché dans l’économie française ! »
« La nouvelle plutôt réconfortante, c’est que le seul trésor de l’économie française, c’est notre travail ! ». « C’est la qualité de notre innovation, de l’engagement de ces 30 millions de Français qui sont au travail », insiste-t-il.
Evolution trimestrielle du PIB français depuis 2022 et prévisions de l’INSEE pour les trois derniers trimestres 2024, en % (AFP / Sophie RAMIS)
« Notre avenir économique est entre nos mains. C’est de lui que dépend le pouvoir d’achat, l’emploi et la force économique de la France », estime-t-il encore, suggérant de « regarder ce qui fonctionne le mieux chez nos voisins ! »
Pour faire ça,
Le gouverneur de la Banque de France appelle à respecter « deux boussoles ».
La première règle d’or : « Ne pas grever nos entreprises ». « Dans la concurrence économique, nos entreprises ne peuvent pas être grevées par des coûts salariaux excessifs, y compris le salaire minimum, et par des impôts trop élevés ». La seconde, relative au déficit public :
« Nous ne pouvons pas augmenter davantage le déficit.
Cela nous coûte de plus en plus cher à financer et pèse sur notre souveraineté. »
Les faiblesses de la France « Cigale »
François Villeroy de Galhau alerte également sur les « deux faiblesses majeures de l’économie française », qu’il compare « à la cigale de La Fontaine ».
Premier point faible :
« Nous achetons plus que nous produisons : c’est ce qui nous donne notre déficit extérieur.
Le deuxième est, dans la sphère publique, « que nous dépensons beaucoup plus que nos voisins européens, et plus que ce que nous payons en impôts », juge-t-il, alertant sur le sujet du poids de la dette, qui inquiète les Français. « Elle nous coûte de plus en plus cher à financer ».
« Savez-vous quel est le poste de dépenses qui va augmenter le plus ces années-ci ? Ce sont les intérêts de la dette !
Tout ce que nous dépensons à cause de cette dette passée est tellement élevé que nous ne pouvons pas le consacrer à des dépenses futures.
Dans un rapport publié mercredi, la Banque de France a fait état d’une incertitude chez les entrepreneurs « à ses plus hauts niveaux » depuis 2022.
