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Il n’y a pas de raccourci vers le succès dans la vie


Né en Haïti, Bruny Surin a immigré au Canada en 1975 à l’âge de huit ans avec ses parents et ses deux sœurs, avant qu’une troisième naît à Montréal. Une fois arrivé à Montréal, principalement dans le quartier Saint-Michel, il a joué au basketball jusqu’au jour où, à 17 ans, l’entraîneur d’athlétisme Daniel St-Hilaire lui a offert la possibilité de choisir l’athlétisme comme sport.

Cette décision lui a permis de se démarquer sur la scène internationale et notamment de remporter une médaille d’or en tant que membre de l’équipe masculine de relais 4×100 mètres aux Jeux d’Atlanta en 1996. Surin a été chef de mission d’Équipe Canada aux Jeux olympiques de la jeunesse de Buenos Aires 2018 et chef de mission d’Équipe Canada pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

En 2004, Bruny a mis sur pied sa fondation, dont la mission est de promouvoir un mode de vie sain et actif auprès des jeunes afin de lutter contre le décrochage scolaire. Depuis, l’organisme a remis près de deux millions de dollars en bourses à des étudiants-athlètes d’élite et d’excellence.

Il n’y a pas de raccourcis vers le succès dans la vie.

Ma mère, Léone, m’a fait comprendre que nous avons déménagé parce que le Québec nous offrait la chance et l’opportunité d’améliorer notre qualité de vie. Ma mère m’a appris qu’il fallait vivre une vie saine et ne pas tricher car il n’y avait pas de raccourcis pour réussir dans la vie.

Quelle est l’influence de votre père ?

J’ai grandi dans une famille chrétienne religieuse. Jusqu’à l’âge de 19 ans, j’accompagnais mes parents à l’église tous les dimanches.

Les enseignants ont utilisé un yon fwèt pour te pénaliser.

Pour commencer, un yon fwètEn créole, cela signifie un fouet qu’il utilisait pour nous punir à l’école. Le professeur était le roi et le maître et nous ne devions jamais le défier.

Vous vous amusiez pendant le chant de l’hymne national.

Chaque matin en classe, nous chantions l’hymne national. Un matin, mon professeur m’a surpris en train de commettre un crime grave en m’amusant. Après le cours, j’ai eu un avant-goût de yon fwèt de l’instituteur de l’école Jean-VIII, qui était dirigée par des Québécois.

Quelle a été votre réaction la première fois que vous êtes arrivé à Montréal?

C’était le 5 janvier 1975, il faisait un froid glacial. À partir de ce moment, j’ai compris pourquoi mon père avait donné à mes sœurs et à moi des manteaux d’hiver avant de quitter Haïti.

Quelles écoles avez-vous fréquentées à Montréal?

J’ai habité dans le quartier de la Petite Italie, j’ai donc fait mon école primaire à l’école Saint-Jean-de-la-Croix et ensuite mon cheminement pour devenir un homme de caractère a commencé à l’école secondaire Lucien-Pagé, puis à l’école secondaire Louis-Joseph-Papineau et j’ai terminé au cégep André-Laurendeau. En terminant ce segment, je tiens à vous dire que je n’ai jamais eu de difficulté à m’intégrer dans ces quartiers.

Vos premiers métiers dans votre jeunesse ?

Quand j’étais jeune, j’approvisionnais les étagères du dépanneur et plus tard, j’étiquetais les prix sur les vêtements dans le secteur de la fabrication de linge de maison sur la rue Chabanel à Montréal.

L’influence des Jeux Olympiques ?

Aux Jeux olympiques de Montréal, je n’ai vu en action que Nadia Comăneci, l’une des meilleures gymnastes de tous les temps.

Votre idole était Carl Lewis.

Les gens se moquaient de moi quand je disais que je voulais devenir un athlète comme Carl Lewis. J’ai même dû faire du porte-à-porte pour demander de l’argent aux gens afin que je puisse acheter du matériel de sport.

Il a été le premier à vous aider sur la scène marketing.

Lors d’une émission de télévision nationale américaine, il a encouragé la communauté d’affaires canadienne à me soutenir, car un jour je serais parmi les plus grands du monde.

Votre équilibre dans votre vie, c’est votre femme, Bianelle Legros.

Je l’ai vue pour la première fois alors qu’elle fréquentait le Collège Regina Assumpta, mais je ne lui ai jamais parlé. Quelques années plus tard, j’ai insisté auprès d’une amie qui la connaissait pour demander à Bianelle de m’appeler. Depuis 1989, elle fait partie de ma vie.

Vous étiez un mari, un père pour vos deux filles et jamais un athlète professionnel à la maison.

En fait, mes filles, Katherine, diplômée de l’Université du Connecticut, et Kimberley Ann, diplômée de l’Université de Penn State, ne savaient pas que j’avais remporté une médaille d’or olympique lorsqu’elles étaient à l’école primaire. Elles ne comprenaient pas pourquoi j’étais parfois l’invité d’honneur de leur école, et encore moins pourquoi des inconnus m’adressaient la parole.

Votre réaction après avoir remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques d’Atlanta de 1996.

J’ai pensé aux gens qui m’ont aidé et qui ont cru en moi. J’ai aussi pensé aux gens et aux athlètes célèbres qui se moquaient de moi quand je disais que je voulais devenir un athlète comme Carl Lewis.

Du quartier Saint-Michel aux Jeux Olympiques de Paris.

Cette année, en tant que chef de mission, avec ma conjointe, nous avons célébré avec l’équipe qui a remporté la médaille au relais 4×100 mètres masculin et les deux filles qui ont remporté une médaille d’argent en volleyball de plage. Le petit âne de Saint-Michel qui a représenté le Canada à quatre Jeux olympiques et qui a remporté une médaille d’or célébrait sous les lumières de la tour Eiffel.

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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