"Il n'était pas à l'agonie" : une plainte déposée pour "homicide volontaire" après le décès d'un patient à Angoulême
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« Il n’était pas à l’agonie » : une plainte déposée pour « homicide volontaire » après le décès d’un patient à Angoulême

« Il n’était pas à l’agonie » : une plainte déposée pour « homicide volontaire » après le décès d’un patient à Angoulême

Une fratrie a déposé plainte pour homicide volontaire auprès du parquet d’Angoulême, accusant un médecin du centre hospitalier de la ville d’avoir administré un puissant sédatif à leur frère atteint de trisomie 21, a-t-on appris jeudi auprès de leur avocat.

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet, selon le journal Sud Ouest qui a révélé l’affaire jeudi. Contacté par l’AFP, le parquet n’a pas immédiatement répondu.

L’affaire remonte au 6 janvier 2023, lorsque la victime, âgée de 66 ans, a été soignée aux urgences du CH d’Angoulême pour détresse respiratoire, explique à l’AFP l’avocat de la famille, Me Philippe Courtois.

Rapport sur les conflits hospitaliers

Son décès, peu après minuit, fait « suite à un acte volontaire visant à provoquer la mort à court terme par une sédation profonde et continue », souligne l’expertise commandée par la Commission de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CCI). ) daté du 4 septembre 2023. Pour Me Courtois, le patient n’avait « aucune raison de mourir ce jour-là », malgré sa maladie respiratoire.

« Comme d’habitude, il avait peur des blouses blanches et des cris. Mais il ne souffrait pas. Ils ont même dû le retenir à plusieurs reprises pour lui faire une injection. (…) Dans l’après-midi, le médecin est venu me voir. Il m’a dit : Ton frère souffre, je vais le soulager », raconte la sœur du patient à Sud Ouest, qui précise que le rapport d’expertise indique que la sédation administrée au patient « a augmenté la détresse respiratoire » dont il souffrait.

«Je n’ai pas compris qu’il s’agissait de commettre un acte mortel», déplore la sœur du défunt. «J’ai appelé mon autre frère et ma sœur. Le médecin m’a dit : Il ne passera pas la nuit, il est en fin de vie. Je n’ai pas compris que c’était à cause du produit que le goutte-à-goutte envoyait dans ses veines. La veille, il n’était pas si mal, nous lui avons même pris rendez-vous chez le dentiste. »

Le Centre Hospitalier conteste les conclusions du rapport d’expertise. Contacté par l’AFP, il a indiqué qu’après avoir interrogé l’équipe médicale concernée, « dont l’avis est suffisant en attendant les résultats des procédures en cours », il n’y a eu « pas de sédation profonde » et qu’il « maintient sa confiance au médecin ».

Egalement contacté par les deux sœurs et le frère de la victime, le conseil départemental de l’Ordre des médecins de Charente a organisé mardi une séance de conciliation en présence du médecin visé par la plainte. Elle prendra sa décision fin novembre, a indiqué à l’AFP son président Michel Bacquart.

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