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« Il ne suffit pas de monter des tentes ! », les ONG s’inquiètent de la menace d’une offensive israélienne à Rafah

Alors que 1,5 million de Palestiniens vivent à Rafah dans des conditions extrêmement précaires, plusieurs éléments laissent penser que l’offensive brandie par Benjamin Netanyahu se prépare.

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Un camp de déplacés palestiniens à Rafah, le 30 avril 2024. (- / AFP)

« Aucun plan humanitaire ne peut contrer cela » : une opération terrestre de l’armée israélienne dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, serait « une tragédie sans nom« , a prévenu mardi 1er mai le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths dans un communiqué, après les déclarations de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, qui a réitéré son intention d’entrer dans cette ville où se sont réfugiés d’innombrables habitants de Gaza, qui ont fui les bombardements israéliens après le début de la guerre le 7 octobre, provoquée par l’attaque sanglante du Hamas.

Si la communauté internationale tente d’empêcher sur place cette offensive, cette gigantesque migration forcée est déjà dans toutes les têtes. Les habitants affirment que les bombardements se sont intensifiés près de la frontière pour couper la route vers les tunnels. Et tout le monde a entendu parler des camps qui s’installent plus au nord, à Khan Younès, explique Asma, que franceinfo a pu contacter : «Les gens disent qu’il y a des tentes à Khan Yunis au bord de la mer pour que les gens puissent quitter Rafah en cas d’opération israélienne.« .

Les préoccupations de sécurité

Sur des images satellite datant de fin avril, on peut en effet apercevoir un alignement de tentes blanches serrées. Ils auraient été mis en place par le Croissant-Rouge égyptien. Mais le chantier semble largement sous-dimensionné et concerne l’ONU et les ONG qui n’y sont pas impliquées : « On observe cela, on se pose beaucoup de questions…, confie Philippe Bonnet, directeur des urgences à l’ONG Solidarités International. Il ne suffit pas de monter des tentes. À côté, il faut tout un service d’assainissement, d’eau et de santé. Aujourd’hui, cela ne semble pas possible. De plus, le nombre de tentes installées n’est pas suffisant pour cette catégorie de personnes. »il prévient.

Il existe également des problèmes de sécurité : les combats ont été intenses à Khan Younes. Federico Dessi de Handicap International rappelle que près de 10 % des munitions restent au sol. « S’ils se dirigent vers des zones qui ont été bombardées, les gens sont en danger. Il y a des restes d’explosifs de guerre, des bombes non explosées que l’on retrouve parfois sur les routes, sur des terrains vagues ou entre des camps ou des maisons. »

Pour cette opération, Israël souhaite acheter 40 000 tentes, capables d’héberger un demi-million de personnes. Leur installation sur le terrain symbolisera à proprement parler le coup d’envoi de l’attaque. Le 30 avril, le Premier ministre israélien a promis que l’armée entrerait dans la ville de Rafah, à la limite sud de la bande de Gaza, «avec ou sans accord » trêve avec le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le rapport d’Etienne Monin

Eleon Lass

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